Mont Everest: le Népal augmente considérablement les prix de l'ascension pour les alpinistes

Le 22 mai 2019, les alpinistes ont dû attendre plusieurs heures avant d'atteindre le sommet de l'Everest tellement l'affluence était forte. - Handout - Project Possible - AFP
Un prix qui monte en altitude. Le gouvernement népalais a décidé le 8 janvier dernier selon le quotidien The Kathmandu Post d'augmenter, pour la première fois depuis dix ans, le prix du permis pour gravir le mont Everest.
Le tarif pour les alpinistes étrangers lors de la haute saison d'escalade, soit de mars à mai, augmentera de plus de 35% à partir du 1er septembre prochain. Pour les Népalais, ce prix va même doubler.
Pour grimper le plus haut sommet du monde qui culmine à plus de 8.800 mètres les étrangers devront désormais payer 15.000 dollars (14.355 euros). Depuis 2015, date de la dernière révision, le prix du permis était de 11.000 dollars (10.527 euros). Les Népalais devront quant à eux payer 150.000 roupies au lieu de 75.000 roupies.
"Les redevances n'avaient pas été revues depuis longtemps. Nous les avons mises à jour", s'est justifié Narayan Prasad Regmi, directeur général du ministère du Tourisme, auprès de Reuters.
Le secrétaire adjoint au ministère du Tourisme, Indu Ghimire, a précisé que "les réservations déjà confirmées pour l'expédition du printemps 2025 ne seront pas affectées par ce changement", selon The Kathmandu Post.
Une source essentielle de revenus
Les revenus que génèrent ces permis, combinés aux autres recettes touristiques, constituent une source essentielle d'argent et d'emplois pour ce pays qui figure parmi les plus pauvres du monde.
Pour les saisons moins populaires, le tarif quoi que plus faible va subir la même hausse. En automne, il passera de 5.500 (5.261 euros) à 7.500 dollars (7.174 euros). En hiver et lors de la mousson de juin à août, il passera de 2.750 (2.630 euros) à 3.750 dollars (3.587 euros).
Le gouvernement souhaite aussi rationaliser les activités d'escalade en réduisant la durée de validité des permis, de 75 à 55 jours. De nouvelles réglementations ont également été émises pour assurer une meilleure "gestion des déchets".
Surfréquentation et pollution
La surfréquentation et la pollution que cela engendre sur le "toit du monde" est régulièrement source de critiques et d'inquiétudes. Le Comité de contrôle de la pollution de Sagarmatha (SPCC) a signalé avoir collecté 85 tonnes de déchets dans la région de l'Everest pendant la saison d'escalade du printemps 2024, selon The Kathmandu Post.
En 2024, 421 permis ont été délivrés au cours de la haute saison: environ 600 alpinistes, dont 200 étrangers, ont atteint le sommet. Et l'augmentation du prix du permis ne semble pas décourager les prochains. "Nous nous attendions à cette augmentation des frais de permis", a déclaré à Reuters Lukas Furtenbach, de Furtenbach Adventures, un organisateur d'expéditions basé en Autriche, jugeant cette "mesure compréhensible".
"Je suis sûr que les fonds supplémentaires seront utilisés d'une manière ou d'une autre pour protéger l'environnement et améliorer la sécurité sur l'Everest", a-t-il ajouté.
Lors de la haute saison en 2024, huit alpinistes sont morts en tentant de gravir l'Everest. Le directeur général du ministère du Tourisme, Narayan Prasad Regmi, n'a pas précisé à quoi serviraient ces revenus supplémentaires.