Japon: les autorités appellent à évacuer une île isolée après un séisme à proximité

Un écran de télévision montre le tremblement de terre qui s'est produit au large des îles Tokara, au Japon, le 3 juillet 2025. - NORIAKI SASAKI / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun via AFP
Le Japon a appelé les 89 habitants d'une petite île du sud du pays à évacuer après un violent séisme survenu ce jeudi 3 juillet, le dernier d'une série de plus de 1.000 secousses en moins de deux semaines dans la région.
Les habitants ont été invités à évacuer vers "une cour d'école sur l'île d'Akuseki", a indiqué un responsable municipal à l'AFP. Cet appel fait suite à un séisme de magnitude 5,5 près d'Akuseki jeudi. Mercredi, une secousse de même ampleur avait également été enregistrée.
Akuseki fait partie de l'archipel de Tokara, au sud de la région de Kyushu, qui a été secouée par plus de 1.031 séismes depuis le 21 juin. Aucun dégât majeur n'a été signalé. Sept des douze îles isolées de Tokara sont habitées, avec environ 700 habitants au total.
Pas de risque de tsunami
"Dans les zones où les secousses ont été fortes, le risque d'effondrement de maisons et de glissements de terrain est accru", a averti Ayataka Ebita, le directeur de la division d'observation des tremblements de terre et des tsunamis de l'agence météo japonaise JMA. "Soyez vigilants quant aux tremblements de terre de magnitude similaire dans un avenir proche", a-t-il ajouté.
Selon lui, il n'y a en revanche aucun risque de tsunami à la suite du séisme de jeudi. Une période similaire d'intense activité sismique avait eu lieu dans la région de Tokara en septembre 2023, avec 346 séismes enregistrés, selon le JMA.
Le Japon est l'un des pays les plus actifs au monde sur le plan sismique, situé au sommet de quatre plaques tectoniques majeures, le long de la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique. L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit habituellement environ 1.500 secousses par an, soit 18% des tremblements de terre dans le monde.
Inquiétudes sur les catastrophes naturelles
Mardi le gouvernement japonais a présenté un nouveau plan actualisé de préparation aux catastrophes, estimant qu'il restait encore beaucoup à faire pour limiter les conséquences d'un éventuel "méga-séisme", susceptible de faire jusqu'à 300.000 morts dans l'archipel.
Les autorités s'inquiètent particulièrement d'un séisme majeur dans la fosse de Nankai, dépression sous-marine de 800 kilomètres longeant la côte pacifique. De tels séismes s'y produisent tous les 100 à 200 ans environ, le dernier remontant à 1946.
En janvier, un panel gouvernemental a relevé à 75-82% la probabilité d'un fort tremblement de terre dans cette région dans les 30 prochaines années. Puis, en mars, le gouvernement a publié une nouvelle estimation selon laquelle un tel séisme, suivi d'un tsunami, pourrait faire jusqu'à 298.000 morts et provoquer jusqu'à 1.680 milliards d'euros de dégâts.
Un manga prédit une catastrophe le 5 juillet
Ces annonces du gouvernement mardi sont intervenues à un moment où des craintes infondées relayées sur les réseaux sociaux ont dissuadé certains touristes étrangers de se rendre au Japon cet été: en cause notamment, un manga réédité en 2021 prédisant une catastrophe majeure le 5 juillet 2025.
"Nous savons que de telles histoires circulent, mais il s'agit d'un canular", a déclaré Ayataka Ebita, de la JMA. "Avec la science et la technologie d'aujourd'hui, il n'est pas possible de prédire les tremblements de terre", a-t-il ajouté.
En 2011, un séisme de magnitude 9,0 avait déclenché un tsunami qui avait fait 18.500 morts ou disparus et provoqué une fusion dévastatrice du réacteur de la centrale nucléaire de Fukushima.