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Asie

France-Chine : quelles conséquences après le fiasco de la flamme ?

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Les tensions diplomatiques entre la France et la Chine après le passage de la flamme olympique à Paris pourraient avoir des conséquences économiques.

Ira, n'ira pas à Pékin le 8 août, date de la cérémonie d'ouverture ? Hier, Nicolas Sarkozy a lié sa participation à cette cérémonie à un dialogue entre Pékin et le Dalaï Lama. Pour le Président de la République, le passage de la flamme à Paris était "un spectacle un peu triste pour chacun".

Pour le député PS de Paris Jean-Christophe Cambadélis, cette position n'est pas claire. Selon lui, « soit on y va, mais comme Gordon Brown en recevant le Dalaï Lama, soit on n'y va pas, en recevant ou pas le Dalaï Lama comme madame Merkel. Mais cette posture qui consiste à dire « on y va », tout en n'y allant pas, en posant des questions sans y répondre, « on verra », « toutes les options sont ouvertes » : plus personne ne s'y retrouve et tout le monde est mécontent ».

« La Chine dépend aussi de nous »

Du point de vue des conséquences pour les relations commerciales entre la Chine et la France, Jean-Christophe Lagarde, député Nouveau Centre de Seine Saint Denis, se veut rassurant. Il estime que « la Chine aujourd'hui est aussi une économie qui dépend de nous. Si l'ensemble des européens décidait d'un boycott des produits chinois pendant trois mois, la Chine souffrirait. La Chine, en s'étant ouverte économiquement, n'est plus aussi indépendante et aussi forte qu'elle veut le faire croire, et c'est pour ça que nous n'avons pas à mettre les drapeaux que nous voulons défendre, comme le drapeau tibétain ou le drapeau des Droits de l'Homme, dans notre poche. Plus on échangera avec eux et plus ils seront eux aussi dépendants de nous : la Chine est devenue l'usine du monde, ce sont eux qui produisent et nous qui consommons. S'il nous ne consommons plus leurs produits, ils n'ont plus rien à produire et ils retombent dans la misère ».

« Nous sommes plus fragiles que d'autres »

Cependant, les tensions entre les gouvernements français et chinois pourraient inquiéter les entrepreneurs français basés en Chine. Pour Jean-Luc Domenach, sinologue et directeur de recherche au Céri (Centre d'études des relations internationales), « Il est très difficile de mesurer à l'avance les conséquences, mais nous sommes plus fragiles que d'autres. On est dans une plus mauvaise position que les Allemands, d'autant plus que nos exploitations dépendent beaucoup plus de l'attitude des consommateurs chinois car ce sont des exploitations de produits de consommation (luxe, produits alimentaires, etc..). Nous sommes vulnérables ».

La rédaction avec Annabel Roger et Aude Boilley