Escalade de la violence à Tacloban, aux Philippines

La ville de Tacloban, aux Philippines, dévastée par le typhon Haiyan ce week-end, est en proie à une escalade de la violence, ce mercredi. Les pillages armés se multiplient et les coups de feu récurrents dans la ville ont obligé les autorités à imposer un couvre-feu et à déployer des centaines de soldats à Tacloban.
Restaurer l'ordre
Les rescapés de Tacloban vivent dans la panique. Les scènes de pillages se multiplient et il n'est pas rare de croiser des civils armés, dans la ville qui n'hésitent pas à se servir de leur arme pour glaner ici et là, de la nourriture, créant des mouvements de panique. Certains Philippins sont morts, piétinés par des mouvements de foule. Le manque crucial d'eau et de nourriture rend le climat tendu dans cette ville, la plus dévastée par le typhon Haiyan de ce week-end. La dégradation du climat social est tel qu'un enterrement collectif a été reporté après des coups de feu selon le maire de la ville.
Pour tenter de rétablir l'ordre, des soldats effectuaient des patrouilles dans la ville, ce mercredi. Une présence militaire qui ne rassure pas les habitants qui se réfugient massivement dans leurs habitations, pour ceux qui en possèdent encore une sur pied, et dans des centres ouverts par l'armée, pour d'autres.
Les entrepôts sont vides
La tension est accentuée par le manque de nourriture. Huit personnes ont été tuées à Alangalang, à une dizaine de kilomètres de Tacloban. Les victimes tentaient de pénétrer de force avec d'autres pillards dans un entrepôt de riz lorsque le bâtiment s'est effondré.
"Un mur de notre entrepôt s'est écroulé et elles ont été écrasées et tuées sur le coup", a déclaré un porte-parole du site appartenant à l'Autorité nationale de l'Alimentation. En visite dimanche à Tacloban, le président philippin, Benigno Aquino, a promis d'envoyer "quelque 300 policiers et soldats pour les remplacer et ramener l'ordre et la paix" car les autorités sont pour l'heure, dépassées.