"Je pouvais à peine voir ou respirer": en Corée du sud, les habitants sont envahis par des insectes volants

À Incheon, en Corée du Sud, difficile de mettre le nez dehors. Depuis quelques jours, le pays d'Asie de l'Est est envahi par des "lovebugs", aussi appelés "mouches de mars", qui ont élu domicile dans chaque coin de rue.
Parti en randonnée sur le mont Gyeyangsan, samedi, Kim Jae-woong a raconté au quotidien coréen The Korea Herald que les environs étaient "complètement couverts d'insectes", obligeant les visiteurs à faire demi-tour. Le corps rempli de mouches, il s'est lui-même filmé en train de ramasser des tas d'insectes morts sur le sol.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos montrent des passants en train de se débattre sous des nuées d'insectes, certains munis d'une raquette électrique ou d'éventails. "Il y avait des mouches mortes partout sur le sol, mais ce qui était encore pire, c'était les essaims qui volaient dans mon visage. Je pouvais à peine voir ou respirer", raconte un témoin, cité par The Korea Herald.
9.296 signalements en 2024
Surnommées "lovebugs" ("mouches lune de miel", "inséparables", NDLR) en raison de leur habitude à voler en couple, attachées l'une à l'autre, ces mouches originaires d'Asie apprécient particulièrement le climat chaud et humide de cette période de l'année. Autrefois principalement présents dans le sud-est de la Chine et à Okinawa, au Japon, les lovebugs apparaissent en grand nombre à Séoul depuis 2022.
"Le temps humide est déjà stressant, et les mouches ne font qu'empirer les choses. Ils ne mordent pas, mais ils volent constamment vers les gens. Je marche plus vite à l'extérieur ces jours-ci. Si ce n'est pas un parasite, qu'est-ce que c'est?", s'est énervée Seong, 29 ans, habitant dans le quartier de Eunpyeong-gu, à Séoul, connu pour sa forte concentration de mouches.
En 2024, la ville de Séoul a reçu 9.296 plaintes concernant ces mouches, contre 4.418 l'année précédente. La ville d'Incheon déclare, elle, avoir récemment reçu plus de 100 signalements en seule journée.
Avec un peu de chance, le calvaire des Coréens devraient bientôt prendre fin. Généralement, les lovebugs disparaissent au cours de la mi-juillet. La durée de vie de cette espèce de mouche est d'environ deux semaines, selon l'intensité de son activité, indique The Guardian.
Des insectes "utiles"
Bien qu'ils aient mauvaise presse, la Corée du Sud encouragent la coexistence avec ces insectes. "Ils ont une apparence répugnante, mais ce sont en réalité des insectes utiles", ont déclaré les autorités de Séoul dans un communiqué, mettant en garde la population contre l'utilisation de pesticides qui pourrait tuer "divers autres organismes".
Les mouches lovebugs pollinisent les fleurs et leurs larves enrichissent le sol en décomposant la matière organique. Selon les autorités américaines - les États-Unis étant aussi un lieu de reproduction pour l'espèce -, elles ne représentent aucun risque sanitaire pour les humains, malgré leur présence particulièrement envahissante.
Pour s'en débarrasser, les autorités recommandent plutôt de pulvériser de l'eau ou d'installer des pièges autour des éclairages. Elles invitent également les Coréens à porter des vêtements de couleur sombre, les insectes étant attirés par les couleurs et les lumières vives.
Malgré tout, la patience de la population s'épuise. Une enquête de l'Institut de Séoul révèle que 86% des habitants considèrent les lovebugs comme des nuisibles malgré leurs bienfaits écologiques, les classant au troisième rang des insectes les plus désagréables après les cafards et les punaises de lit.