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Corée du Sud

Corée du Sud: les images marquantes des feux les plus meurtriers jamais enregistrés dans le pays

Une usine de fabrication d'aliments pour bétail continue de brûler après qu'un incendie de forêt se soit propagé à Andong (Corée du Sud), le 26 mars 2025.

Une usine de fabrication d'aliments pour bétail continue de brûler après qu'un incendie de forêt se soit propagé à Andong (Corée du Sud), le 26 mars 2025. - YASUYOSHI CHIBA / AFP

Le bilan s'alourdit en Corée du Sud où 27 personnes ont perdu la vie depuis le début des violents incendies de forêt qui touchent actuellement le pays, ont annoncé les autorités locales ce jeudi 27 mars. Au total, ce sont près de 37.000 habitants qui ont été évacués.

Sur les images, des visions apocalyptiques. Les feux qui ravagent le sud-est de la Corée du Sud sont les plus destructeurs et les plus meurtriers enregistrés dans le pays, ont indiqué ce jeudi 27 mars les autorités, faisant état d'un bilan alourdi à 27 morts.

Plus d'une dizaine d'incendies se sont déclarés au cours du week-end, coupant les routes et les lignes de communication, et contraignant quelque 37.000 personnes à évacuer d'urgence.

27 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées, a indiqué le ministère sud-coréen de l'Intérieur et de la Sécurité dans un nouveau bilan, en prévenant que celui-ci risquait de s'alourdir encore. Il s'agit du nombre de morts le plus élevé que le Service coréen des forêts recense les incendies de forêt en 1987.

Plus de 35.000 hectares partis en fumée

Les feux de forêt, contre lesquels luttent les pompiers, ont ravagé "35.810 hectares, soit plus que les incendies de 2000 qui étaient les plus destructeurs enregistrés", a indiqué Lee Han-kyung, chef de la division des catastrophes et de la sécurité. Les changements du régime des vents et la sécheresse ont révélé les limites des méthodes conventionnelles de lutte contre les incendies, ont observé les autorités.

En plus des milliers de pompiers déployés, des centaines de soldats ont été mobilisés, et l'armée américaine fournit un soutien par hélicoptère depuis ses bases militaires du sud du pays.

La plupart des personnes ayant péri dans les incendies sont des riverains, dont de nombreuses personnes âgées. Au moins trois pompiers sont également décédés et le pilote d'un hélicoptère engagé contre le feu a perdu la vie dans le crash de son appareil en zone montagneuse.

Des sites classés menacés de disparaître

Deux sites classés au patrimoine de l'UNESCO et populaires auprès des touristes, les villages de Hahoe et Byeongsan Seowon, sont toujours menacés.

Des flammes et de la fumée s'élèvent au-dessus des arbres lors d'un incendie de forêt à Uiseong (Corée du Sud), le 24 mars 2025.
Des flammes et de la fumée s'élèvent au-dessus des arbres lors d'un incendie de forêt à Uiseong (Corée du Sud), le 24 mars 2025. © YASUYOSHI CHIBA / AFP

À Byeongsan Seowon, une ancienne académie confucéenne, des camions de pompiers projetaient de l'eau et des produits ignifuges sur le site historique dans un effort désespéré pour le sauver sur fond d'un ciel rendu opaque, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Nous pulvérisons trois tonnes d'eau chaque jour pour prévenir les incendies sur l'ensemble du site, y compris les bâtiments", a indiqué à l'AFP Lee Seung-myung, chef de l'équipe de sécurité incendie des pompiers d'Andong.

Un pompier passe devant des lances à incendie sur les marches menant au site de Byeongsan Seowon, une ancienne académie confucéenne classée par l'UNESCO, à Andong (Corée du Sud), le 27 mars 2025.
Un pompier passe devant des lances à incendie sur les marches menant au site de Byeongsan Seowon, une ancienne académie confucéenne classée par l'UNESCO, à Andong (Corée du Sud), le 27 mars 2025. © ANTHONY WALLACE / AFP

Mais Choi Young-ho, pompier, prévient que le site classé reste à la merci du vent. "S'il y a un vent fort, il transportera les flammes de loin, ce qui est très inquiétant". Des précipitations sont prévues ce jeudi en fin de journée, qui pourraient aider les soldats du feu.

Le changement climatique pointé du doigt

Cette catastrophe, d'une ampleur jamais vue, "révèle une fois de plus la dure réalité d'une crise climatique sans précédent", a souligné le chef de la division des catastrophes et de la sécurité. L'homme a relevé que les zones touchées n'avaient reçu cette saison que la moitié des précipitations moyennes.

Yeh Sang-Wook, professeur de climatologie à l'université Hanyang de Séoul, a expliqué auprès de l'AFP que ce manque de précipitations avait asséché la terre, "créant des conditions favorables aux incendies de forêt". "Cela peut être considéré comme l'une des causes fondamentales", a-t-il estimé.

"Nous ne pouvons pas dire que c'est uniquement dû au changement climatique, mais le changement climatique affecte directement (et) indirectement les changements que nous connaissons actuellement. C'est un fait incontestable".

2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée en Corée du Sud, avec une température annuelle moyenne de 14,5°C, soit deux degrés de plus que la moyenne des 30 années précédentes, selon l'Administration météorologique coréenne.

Le nombre d'incendies dans le sud du pays a plus que doublé cette année par rapport à l'année dernière, ont indiqué les autorités. Certains types de conditions météorologiques extrêmes ont un lien bien établi avec le changement climatique, comme les vagues de chaleur ou les fortes précipitations. D'autres phénomènes, tels que les incendies de forêt, les sécheresses, les tempêtes de neige et les tempêtes tropicales, peuvent résulter d'une combinaison de facteurs complexes.

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Un autre expert, le professeur Hong Suk-hwan du département d'architecture paysagère de l'université nationale de Pusan, a pour sa part pointé les pratiques de gestion forestière et la priorité donnée par Séoul à la préservation des grands pins - chargés de résine huileuse. Si la Corée du Sud avait cultivé davantage d'arbres à feuilles caduques dans une forêt mixte naturelle, cela "aurait ralenti la propagation des feux de forêt", dit-il.

C.D. avec AFP