Trump (ou plutôt son conseiller) reconnaît qu'Obama est né aux Etats-Unis

Donald Trump, le 15 septembre 2016. - Darren McCollester - Getty Images North America - AFP
Une situation quelque peu confuse. Dans une interview accordée au Washington Post, le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, a de nouveau refusé d'admettre que Barack Obama est né aux Etats-Unis.
Le magnat de l'immobilier, qui a toujours émis des doutes sur la véracité du certificat de naissance de l'actuel président, né à Hawaï en 1961, a réitéré jeudi, dans les colonnes du quotidien, refusant de reconnaître explicitement que Barack Obama est né sur le sol américain.
"Je répondrai à cette question au bon moment, je souhaite simplement ne pas y répondre tout de suite", a-t-il ainsi éludé.
Le candidat républicain est l'un des chefs de file du mouvement des "birthers", qui remettent en question la nationalité américaine de Barack Obama, qui ne serait, par conséquent, pas éligible.
Limiter les dégâts
Mais quelques heures après la parution de cette interview, le conseiller en communication de Donald Trump a tenu une déclaration complètement contraire à la réponse du candidat.
"Après avoir réussi, contrairement à d'autres, à obtenir le certificat de naissance du président Obama, Donald Trump croit que le président Obama est né aux États-Unis", écrit ainsi Jason Miller.
Rétropédalage? Reconnaissance à demi-mot alors que l'élection présidentielle aura lieu dans moins de deux mois? Pour le New York Times, l'intention de l'équipe de campagne de Donald Trump est clairement de "limiter les dégâts", tout en attribuant au candidat républicain le bénéfice de la vérité sur cette question. Le communiqué accuse en effet sa rivale, Hillary Clinton, d'avoir lancé des rumeurs sur la nationalité de Barack Obama lors de la campagne de 2008. Une affirmation fausse, toujours selon le New York Times.
"Grand service"
Une manière d'ériger Donald Trump en réhabilitateur de la vérité, qui vient clore le problème en "obtenant" le certificat de Barack Obama. Un mensonge, là encore, puisque ce dernier l'a rendu public en avril 2011, et que le document est toujours disponible sur le site internet de la Maison Blanche.
"Donald Trump a rendu un grand service au président et au pays en permettant de clore le débat qu'Hillary Clinton et sa première équipe avaient lancé", conclut ainsi le communiqué du clan Trump.
En 2012, le magnat de l'immobilier avait suggéré que le certificat diffusé par Barack Obama était peut-être un faux, citant une "source extrêmement crédible" qui l'avait "appelé à son bureau" et l'avait informé qu'il s'agissait d'une "fraude".
Après avoir publié un montage vidéo de toutes les remises en cause de la nationalité d'Obama par Donald Trump, Hillary Clinton a réagi, sur Twitter, en estimant que le "successeur de Barack Obama ne peut pas être et ne sera pas l'homme qui a mené le mouvement raciste des 'birthers'".