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"Tout simplement inacceptable": les autorités de Los Angeles dénoncent les nombreux pillages après les incendies

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Selon la police, au moins 20 personnes ont été arrêtées pour des vols dans la région de Los Angeles ces derniers jours.

"Honte à ceux qui s’en prennent à nos résidents en cette période de crise." Lors d'une prise de parole tenue devant les journalistes jeudi 9 janvier en marge des violents incendies qui touchent Los Angeles, Kathryn Barger, membre du conseil de surveillance du comté de la ville, a fait part de son indignation après que plusieurs cas de pillages ont été recensés.

"En pleine situation d’urgence, nous avons tous vu des individus s’en prendre à des communautés vulnérables en cambriolant et en pillant des maisons. C’est tout simplement inacceptable", a-t-elle dit, dans des propos repris par NBC News.

Selon la police, au moins 20 personnes ont été arrêtées pour des vols dans la région de Los Angeles depuis que les premiers feux se sont déclarés mardi.

"Je suis allé chercher mon fusil"

Et les témoignages se multiplient. A l'AFP, Nicholas Norman, qui a réussi à sauver sa maison lui-même à coups de seaux d'eau contre des flammes de 3 mètres de haut, dit avoir croisé deux hommes vers trois heures du matin dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Ils testaient les portes et regardaient par les fenêtres" des habitations épargnées par le feu, raconte cet habitant d'Altadena à l'AFP. "Les gens sont juste stupides."

Ce professeur de littérature avait été prévenu par un ami policier que des pillards avaient été arrêtés quelques heures auparavant, à quelques rues de là. Aussitôt, il a endossé le costume de justicier du quartier.

"J'ai fait le truc américain classique: je suis allé chercher mon fusil, je me suis assis dehors et j'ai allumé une lumière pour qu'ils sachent qu'il y avait des gens", raconte ce frêle quadragénaire, caché derrière son masque.

"Il n'y a pas moyen"

Son cas est loin d'être isolé. L'un de ses voisins, Chris, a passé la journée à barricader sa maison avec des planches de bois, pour empêcher toute intrusion.

"C'est assez triste", soupire cet architecte, qui ne souhaite pas donner son nom complet. "Nous sommes en train d'organiser la surveillance dans le quartier, tout ça parce que des crétins s'attaquent à des victimes déjà soumises à toute cette folie."

A son retour dans sa maison orangée jeudi matin, qu'il vient de passer un an à rénover, le cadenas sur son portail avait été forcé. Dans les prochains jours, il prévoit de lui aussi prendre sa part des rondes nocturnes. Avec une arme? "Pas de commentaire", sourit-il.

"Ca craint vraiment, je préférerais passer mon temps à aider mes voisins", lâche-t-il, en désignant les ruines de l'autre côté de la rue, où certaines arrivées de gaz brûlent encore et posent un risque de reprise d'incendie.

"Il y a le vol, mais c'est rendu encore pire par la lâcheté", râle Nicholas Norman. "Je n'ai pas sauvé cette foutue maison pour qu'un idiot vienne me voler. Il n'y a pas moyen", ajoute celui qui avoue ne pas avoir tant d'objets de valeur, et ne ferme jamais sa voiture à clé.

L'armée en renfort

Face aux opportunistes, les autorités promettent la plus grande sévérité. Les militaires de la Garde nationale vont être déployés, a annoncé jeudi soir le gouverneur de Californie, Gavin Newsom. "Soyons clairs: les pillages ne seront pas tolérés", a-t-il martelé.

"Ces actes sont méprisables, et nous les poursuivrons en leur infligeant une peine maximale", a assuré le procureur du comté de Los Angeles, Nathan Hochman. Le shérif a également promis de renforcer les patrouilles.

Mais pour Chris et ses voisins, la bonne volonté des policiers ne saurait suffire. Son simple retour chez lui, qui l'a obligé à déjouer les cordons de sécurité en douce, démontre les limites des hommes en uniforme.

"Si j'ai réussi à passer les barrages, les voleurs professionnels n'auront aucun mal à le faire aussi."

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV