BFMTV
États-Unis

L'Arkansas prévoit d'exécuter sept détenus en 11 jours

Un lit sur lequel on administre l'injection létale aux condamnés à mort, à Huntsville, au Texas.

Un lit sur lequel on administre l'injection létale aux condamnés à mort, à Huntsville, au Texas. - AFP

L'Arkansas n'avait pas procédé à l'exécution d'une peine capitale depuis douze ans. Son empressement s'explique par l'approche de la date de péremption de certains produits létaux utilisés pour les mises à mort par injection.

Pour les avocats des sept condamnés à mort, dont les exécutions sont programmées entre le 17 et le 27 avril prochains, une course contre la montre s'engage. Pourquoi tant de précipitation de la part des autorités? L'explication est à rechercher du côté de la pénurie chronique des produits létaux utilisés pour les exécutions par injection. Or, les prisons de l'Arkansas approchent de la date de péremption d'un lot de ces substances que les laboratoires rechignent à fournir, mettant en avant des considérations éthiques.

La conséquence immédiate, qui fait bondir les opposants à la peine de mort, est que les six premiers condamnés vont être exécutés deux par deux. Ainsi est-il prévu que Don Davis et Bruce Ward soient tués par injection létale le 17 avril. Trois jours plus tard, ce sera au tour de Stacey Johnson et de Ledell Lee, suivis de Marcel Williams et Jack Jones le 24 avril, et enfin de Kenneth Williams le 27 du même mois. 

Pas de double exécution depuis 18 ans

L'Arkansas n'a pas procédé à deux exécutions quotidiennes depuis le 8 septembre 1999, note The Guardian. La dernière exécution remonte quant à elle à douze ans.

Les avocats font valoir que ce rythme très soutenu pourrait entraîner une souffrance qui équivaudrait à un "châtiment cruel et inhabituel", prohibé par la Constitution américaine. "Nous soutenons que le calendrier des exécutions fait courir un risque de souffrance supplémentaire à nos clients à cause de la difficulté de mener huit exécutions sans possibilité d'évaluation entre elles", plaide John Williams, conseil de Jason McGehee. Le prisonnier a d'ailleurs obtenu du juge Price Marshall un délai de 30 jours pour présenter un recours de clémence.

En 2016 aux Etats-Unis, 20 exécutions ont été pratiquées en tout et pour tout. Les morts par injections font l'objet de vives critiques, non seulement sur le principe même de la sentence, mais aussi sur les conditions dans lesquelles elles sont pratiquées. Des condamnés ont agonisé pendant de longues minutes, montrant des signes de douleur patents. Certains ont même survécu à une exécution ratée.

David Namias