États-Unis: un homme condamné pour le meurtre d'un pasteur doit être exécuté mercredi au Texas

Dans le couloir de la mort depuis une douzaine d'années, Steven Nelson, un homme de 37 ans condamné en 2011 pour le meurtre d'un pasteur, qu'il répète ne pas avoir commis, doit être exécuté par injection létale ce mercredi 5 février au Texas.
Vingt-cinq personnes ont été exécutées aux États-Unis en 2024. En 2025, une première l'a été fin janvier en Caroline du Sud et une autre exécution est programmée jeudi en Alabama.
Steven Nelson a été condamné à la peine capitale en 2011 pour le meurtre d'un pasteur de 28 ans, Clint Dobson, étouffé avec un sac plastique au cours d'un cambriolage dans une église d'Arlington, près de Dallas. La secrétaire du pasteur, Judy Elliott, a également été violemment agressée mais a survécu.
"Je suis un homme innocent"
Steven Nelson répète qu'il n'a pas commis ce crime, mais tous ses appels ont été jusque-là rejetés par la justice américaine. Lui soutient que son rôle s'est limité à "faire le guet".
"Je ne savais pas ce qui se passait à l'intérieur. Et les deux autres (qui n'ont pas été jugés, ndlr) m'ont tout mis sur le dos: ils sont libres et je suis enfermé. Je suis un homme innocent qui va être exécuté pour un meurtre qu'il n'a pas commis. L'ADN et toutes les preuves montrent que je n'ai tué personne", plaide-t-il.
L'AFP l'a rencontré dans la prison de Livingston où il est incarcéré, à environ une heure au nord de Houston, à une quinzaine de jours de son exécution prévue. "C'est parfois dur, parce que vous attendez d'être mis à mort", décrit-il d'une voix calme de l'autre côté de la vitre du parloir ultra sécurisé, dans le combiné qui le relie au monde extérieur. "Ça brise une petite partie de vous chaque jour. Ça vous brise un peu chaque jour."
"De temps en temps, je dois me reprendre parce que je suis submergé et oppressé. Me forcer à manger, par exemple. Ça vous fait cet effet : vous n'avez plus envie de rien faire", s'épanche le détenu en combinaison blanche, bras tatoués et chaînes argentées.
Steven Nelson souhaite qu'un prêtre l'accompagne pour ses derniers instants. Son "premier contact humain en treize ans", constate-t-il. "Ici, nous n'en avons aucun avec les autres détenus".
Il préfèrerait en revanche que sa femme, rencontrée pendant ses années en prison, n'assiste pas à son exécution. "Je ne veux vraiment pas qu'elle voie ça, moi qu'on bourre de produits, une overdose pour me tuer. Ca effacerait nos bons souvenirs. A chaque fois qu'elle fermera les yeux, c'est cette image qui lui reviendra", pense-t-il. "Mais c'est à elle de décider." La peine de mort, défendue par Donald Trump, a été abolie dans 23 des 50 États américains. Trois autres, Californie, Oregon et Pennsylvanie, ont décidé de moratoires.