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États-Unis

Espionnage: Kerry admet que les Etats-Unis sont allés "trop loin"

Le Secrétaire d'Etat John Kerry, chef de la diplomatie américaine.

Le Secrétaire d'Etat John Kerry, chef de la diplomatie américaine. - -

Depuis Londres, le chef de la diplomatie américaine a justifié les pratiques d'espionnage massif au nom de la lutte contre le terrorisme. Tout en admettant qu'elles étaient parfois "inappropriées".

John Kerry a fait son mea culpa. Le secrétaire d'Etat américain a reconnu jeudi que les Etats-Unis étaient parfois allés "trop loin" en matière d'espionnage. Un premier aveu de Washington en pleine polémique avec l'Europe sur la collecte massive de données par l'Agence nationale de sécurité.

Après dix jours de scandale, de révélations et de démentis entre les Etats-Unis et leurs alliés européens, c'est la première fois qu'un responsable gouvernemental américain admet explicitement des pratiques controversées dans l'interception par la NSA de communications et de données en Europe.

"Cela n'arrivera plus à l'avenir"

"Dans certains cas, je vous le concède, comme l'a fait le président (Obama), certaines de ces actions sont allées trop loin et nous allons nous assurer que cela n'arrivera plus à l'avenir", a déclaré John Kerry lors d'une conférence à Londres.

Le chef de la diplomatie américaine a néamoins longuement justifié les pratiques de renseignements et de collecte d'informations par la nécessaire lutte antiterroriste et la prévention contre d'éventuels attentats. Il a assuré que les autorités américaines avaient, grâce à l'interception de communications et la collecte d'informations, déjoué de nombreux projets d'attentats.

Obama "procèdera à un réexamen de ces pratiques"

"Nous avons de fait empêché que des avions ne tombent, que des immeubles n'explosent et que des gens soient assassinés, parce que nous étions en mesure d'être au courant en amont de ces projets", a argumenté le patron de la diplomatie américaine.

"Dans ce processus", John Kerry a "assuré" aux Européens, que "des personnes innocentes n'ont pas été trompées". Tout en concluant que "dans certains cas", les choses étaient "allées trop loin de manière inappropriée".

Il a enfin assuré que le président Obama était "résolu à tenter de clarifier et (...) (qu'il) procédait à un réexamen (de ces pratiques) afin que personne ne se sente trompé".

M. T. avec AFP