Plans d'attaques transmis par erreur: dans l'embarras, Donald Trump tente de contre-attaquer

La presse américaine parle de "signal gate" mais pas question pour Donald Trump de concéder l'importance de l'affaire des plans militaires divulgués par erreur à un journaliste. Le président américain a estimé lors d'un appel téléphonique avec la chaîne NBC ce mardi 25 mars qu'il s'agissait du "seul pépin en deux mois". "Un "pépin" qui est "au final sans gravité", selon lui.
"Il n'y avait aucune information classifiée, si j'ai bien compris", a ajouté le républicain de 78 ans selon la BBC.
Le 47e président des États-Unis s'en est même directement pris au journaliste du média The Atlantic, Jeffrey Goldberg, qui a révélé avoir été ajouté par erreur au groupe de discussions confidentiel des plus hauts responsables américains.
Donald Trump a qualifié le journaliste de "tordu" assurant que "tout le monde se fiche" de ce que publie The Atlantic, dont Jeffrey Goldberg est le rédacteur en chef.
Le journaliste a été invité à rejoindre le groupe "Houthi PC small group'" ("Petit groupe PC Houthi") sur l'application de messagerie cryptée Signal au sein duquel figuraient le secrétaire d'État, Marco Rubio, le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, le patron de la CIA, John Ratcliffe, ou le vice-président, J.D. Vance.
Dans cette discussion, Jeffrey Goldberg assure avoir vu un projet d'attaque détaillé contre les Houtis au Yémen avec des informations sur les cibles et le déroulé de l'opération.
"Il fait de son mieux"
En revanche, le président américain a fervemment défendu son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, qui a de son côté assumé son "entière responsabilité" après cette "erreur".
"Il fait de son mieux" et "c'est un homme très bien", a dit Donald Trump jugeant, pendant un échange avec la presse à la Maison Blanche, que ce dernier n'avait pas à s'excuser.
Dans la soirée, le président a également tenté de dédouaner son conseiller en déclarant sur la chaîne Newsmax que c'était peut-être "quelqu'un qui travaille pour Mike Waltz" qui avait le numéro de Jeffrey Goldberg et qui serait responsable de son ajout dans la boucle Signal.
"Un membre du personnel y avait inscrit son numéro", a déclaré Donald Trump, rapporte la BBC.
"Ils ont utilisé une application, si on peut appeler ça une application, que beaucoup de gens utilisent, beaucoup de fonctionnaires, beaucoup de médias", a-t-il ajouté tout en concédant que son conseiller allait "probablement" s'abstenir "dans l'immédiat" d'utiliser à nouveau la messagerie privée Signal.
"Une tentative coordonnée visant à détourner l'attention"
L'administration de Donald Trump a tenté de son côté de se défendre en pointant du doigt "les démocrates et leurs alliés médiatiques". "Il s'agit d'une tentative coordonnée visant à détourner l'attention des mesures efficaces prises par le président Trump et son administration pour faire payer les ennemis de l'Amérique et assurer la sécurité des Américains", a écrit la Maison Blanche dans un communiqué.
Le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung, a assuré sur son compte X qu'à "chaque fois, les forces anti-Trump ont essayé d'instrumentaliser des actions inoffensives et de les transformer en fausse indignation que les organes d'information peuvent utiliser pour colporter des informations erronées".
L'opposition démocrate, qui peinait jusqu'ici à trouver un angle d'attaque contre Donald Trump, pilonne le gouvernement. Le sénateur démocrate Mark Warner a ainsi fustigé "l'attitude négligente, imprudente, incompétente" des lieutenants du président républicain.