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Donald Trump

Existe-t-il des "méthodes" pour que Donald Trump puisse briguer un troisième mandat de président?

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Le président américain a assuré dimanche que "des méthodes" existaient pour qu'il puisse briguer un troisième mandat, ce que la Constitution interdit.

Le président américain, Donald Trump, s'est montré ouvert ce dimanche 30 mars à la possibilité d'un troisième mandat, ce qui est pour l'instant exclu par la Constitution américaine. Son 22e amendement indique que "nul ne peut être élu plus de deux fois à la fonction de président". Donald Trump, élu en 2016 et en 2024, ne devrait donc pas pouvoir briguer un troisième mandat.

Mais il a refusé d'exclure cette possibilité lors d'un appel avec la chaîne américaine NBC ce dimanche, affirmant que "beaucoup de gens" souhaitent qu'il effectue un troisième mandat.

"Il y a des méthodes qui permettent de le faire", a-t-il assuré, tout en disant qu'il était "bien trop tôt pour y penser".

Trump colistier de Vance?

Lorsque NBC a demandé au chef de l'État si l'un de ces moyens serait que le vice-président J.D. Vance soit élu président, avec Donald Trump comme colistier, avant de lui passer le relais en démissionnant, le président américain a répondu qu'il s'agissait d'une méthode. "Mais il y en a d'autres", a-t-il ajouté.

Ce scénario n'est toutefois pas non plus conforme à la Constitution américaine, comme l'a souligné auprès de Franceinfo Jérôme Viala-Gaudefroy, docteur en civilisation américaine. Le 12e amendement de la Constitution américaine "précise qu'une personne inéligible à la fonction de président" ne "peut être élue à la vice-présidence", explique l'auteur du livre Les Mots de Trump.

Aucune voie évidente

Interrogé par NBC sur une potentielle autre méthode, Donald Trump a refusé de répondre. "La voie la plus conforme à l'État de droit pour permettre à Donald Trump de briguer un troisième mandat serait d'abroger le 22e amendement par un nouvel amendement constitutionnel", a estimé Sébastien Natroll, journaliste spécialiste des questions juridiques aux États-Unis, auprès de RFI.

"Or, cette procédure est extrêmement complexe. Une proposition de loi constitutionnelle doit être approuvée par les deux tiers de chaque chambre du Congrès, puis ratifiée par au moins trois quarts des États. En l'état actuel des choses, cela semble très improbable", a-t-il ajouté.

Aussi, pour Derek Muller, professeur de droit électoral à l'université de Notre-Dame, dans l'État américain de l'Indiana, il n'existe pas réellement d'"astuce" permettant à Donald Trump de "contourner les limites du mandat présidentiel". Auprès de l'agence de presse AP, il a estimé que le président évoque un troisième mandat pour des raisons politiques, afin de "montrer autant de force que possible". "Un président en fin de mandat comme Donald Trump a tout intérêt à faire croire qu'il n'est pas un canard boiteux", a ajouté le professeur de droit électoral.

Pour Jérôme Viala-Gaudefroy, "on ne peut pas prendre Donald Trump au mot: peut-être qu'il abandonnera l'idée d'un troisième mandat parce qu'il y aura trop d'opposition. Mais il faut quand même le prendre au sérieux, car il remet en cause l'État de droit." "Je ne plaisante pas", a ainsi assuré le président américain à NBC sur ce sujet.

Sophie Cazaux