Attentat de Boston: Djokhar Tsarnaev communique avec les enquêteurs

Une semaine après la double explosion du marathon de Boston et trois jours après la mort et l'arrestation des deux principaux suspects, BFMTV.com fait le point sur l'avancée de l'enquête.

Une traque de près de 24 heures, une arrestation, mais beaucoup de questions en suspens. Si l'opération menée par le FBI pour interpeller les deux principaux suspects de l'attentat du marathon de Boston, qui a fait trois morts et près de 180 blessés la semaine dernière, a été une réussite, l'enquête pour comprendre les raisons qui ont poussé Tamerlan et Djokhar Tsarnaev à agir s'annonce, elle, très délicate.

Grièvement blessé, le seul suspect encore en vie, Djokhar Tsarnaev, 19 ans, n'était pas en mesure de communiquer avec les policiers ce week-end. Les espoirs de l'interroger rapidement ont cependant repris dimanche soir, le jeune homme ayant commencé à répondre par écrit aux questions des policiers. Le point sur l'enquête.

> Le parcours des deux frères passé au crible

Les enquêteurs ont pu retracer l'itinéraire des deux suspects. Installés aux Etats-Unis depuis 2003, les deux frères vivaient à Cambridge, dans la banlieue de Boston. Originaires de Tchétchénie mais ayant grandi au Kirghizistan, ils témoignent de deux parcours d'intégration différents. Ainsi, si l'ainé, Tamerlan, 26 ans, affirmait n'avoir "aucun ami américain", Djokhar, arrivé très jeune aux Etats-Unis, s'était totalement intégré. Leur père, Anzor Tsarnaev, désormais installé à Makhatchkala, la capitale du Daguestan, les décrit comme des "musulmans fervents".

> Les Etats-Unis alertés par la Russie

C'est ce point qui retient particulièrement l'attention des enquêteurs: les deux frères s'étaient-ils radicalisés, notamment au cours de voyages au Daguestan? Selon les médias américains, les Etats-Unis avaient été alertés dès 2011, par la Russie, du caractère dangereux de Tamerlan Tsarnaev dès 2011. Les services secrets russes avaient, à l'époque, affirmé qu'il était un "partisan de l'islam radical" qui avait changé "dès 2010", alors qu'il "se préparait à quitter les Etats-Unis pour joindre des groupes clandestins".

Des informations qui avaient poussé le FBI à interroger le jeune homme. Mais faute de traces d'activité terroriste, les autorités américaines avaient relaché leur vigilance. Tamerlan s'était rendu au Daguestan et en Tchétchénie en janvier et juillet 2012 pour "voir de la famille", selon leur père.

> Djokhar Tsarnaev communique

Touché à deux endroits à l'issue de la traque de 24 heures, qui s'est achevée dans un bateau entreposé dans un jardin de Watertown, Djokhar Tsarnaev se trouve toujours à l'hôpital Beth Israel, dans un état grave et sous surveillance policière permanente.

Les enquêteurs craignaient notamment que le jeune suspect, resté inconscient tout le week-end, ne puisse pas parler en raison d'une blessure à la nuque, qu'il aurait lui-même provoquée en se tirant une balle dans la bouche avant son interpellation.

Mais les espoirs ont repris dimanche soir lorsque Djokhar Tsarnaev a repris conscience et a commencé à répondre, par écrit, aux questions des enquêteurs, selon plusieurs médias américains. La chaîne ABC a notamment affirmé qu'il répondait "sporadiquement" aux questions, notamment articulées autour de l'existence d'éventuels complices et de bombes non déclenchées.

Adrienne Sigel avec AFP