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Amérique du Nord

Etats-Unis: la femme du tueur d’Orlando inculpée pour complicité avec une organisation terroriste

La femme du responsable de la tuerie d'Orlando a été inculpée pour complicité avec une organisation terroriste.

La femme du responsable de la tuerie d'Orlando a été inculpée pour complicité avec une organisation terroriste. - SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L’épouse d’Omar Mateen, responsable de la tuerie perpétrée le 12 juin 2016 dans une boîte de nuit gay d’Orlando, a été inculpée mardi. Soupçonnée d’avoir été au courant du projet d’attentat de son mari et d'avoir menti aux enquêteurs, elle pourrait encourir la peine de mort.

Elle est la seule personne inculpée dans l’enquête sur la tuerie d’Orlando. Pourtant, comme le souligne le New York Times, qui rapportait son arrestation lundi, elle n’était pas présente sur les lieux et rien ne dit qu’elle partageait l’idéologie djihadiste de son mari, Omar Mateen, 29 ans, qui a tué 49 personnes au Pulse, une boîte de nuit gay de cette ville de Floride. L’américaine Noor Zahi Salman, âgée de 30 ans et mère d’un enfant de 4 ans, est cependant accusée de complicité avec une organisation terroriste et d’obstruction à la justice. Elle a été inculpée mardi, et les charges qui pèsent sur elle sont passibles de la peine de mort.

Les autorités américaines la soupçonnent d’avoir eu connaissance du projet d’attentat de son mari, l'une des pires tueries qu’aient connu les Etats-Unis, mais aussi d’avoir menti aux enquêteurs, qui l’ont interrogée 12 heures durant le jour du massacre, survenu dans la nuit.

"Elle savait qu’il était sur le point de mener cette attaque", soutient ainsi Roger Handberg, le procureur fédéral qui représente les Etats-Unis dans cette affaire, cité par le New York Times.

Trois éléments supects

Trois éléments ont conduit les autorités judiciaires à mettre en cause Noor Zahi Salman. Tout d’abord, elle a accompagné son mari acheter des munitions. Ensuite, elle l’a conduit en voiture jusqu’à Orlando, où il a repéré les lieux de l'attaque. Enfin, elle savait qu’il visionnait des vidéos de propagande jihadiste, lui qui avait aussi prêté allégeance à Daesh via Facebook, après s’être radicalisé sur internet. En novembre, dans une interview donnée au New York Times, la jeune femme avait déclaré n’avoir été "au courant de rien".

Elle l'a accompagné acheter des munitions

Concernant le voyage jusqu’à Orlando, en compagnie de leur fils de 4 ans, elle a expliqué qu’elle pensait rendre visite à un ami de son mari, qui n’habitait en fait plus en Floride, ce qu’elle ignorait. A propos des munitions, achetées dans les jours qui ont précédé l’attentat, elle n’y voyait rien de suspect, son mari exerçant le métier d’agent de sécurité. Pour prouver qu’elle ne savait rien de la tuerie à venir, elle a en outre expliqué aux enquêteurs que ce jour-là, elle avait acheté pour lui une carte pour la Fête des pères, pensant le retrouver le soir. Pour ses avocats, cela accrédite sa défense.

La justice devra notamment tenter de déterminer à quel point elle a pu être sous l’emprise de son mari. Après la tuerie, elle a raconté dans la presse et aux enquêteurs avoir été victime de coups répétés et de violences psychologiques au sein de son couple.

Les femmes de terroristes rarement condamnées

Comme le souligne le quotidien américain, si les proches des responsables d’attaques terroristes sont souvent surveillés de près par les autorités, il est rare que la femme ou la conjointe de la personne soit formellement inculpée. D’après une étude qui s'est penchée sur le cas de 100 terroristes ayant agi sur le sol occidental, la plupart d’entre eux étaient célibataires. 64% avaient parlé de leurs projets à quelqu’un, mais 4% seulement s’étaient livrés à un ou une conjointe.

Katherine Russell, la veuve d’un des deux responsables de l’attentat du marathon de Boston, Tamerlan Tsarnaev, avait fait l'objet de forts soupçons, après que les traces de certaines recherches avaient été retrouvées sur son ordinateur. Elles portaient sur la manière dont les veuves de martyr de l’islam étaient récompensées. Mais les procureurs avaient finalement décidé de ne pas retenir de charges contre elle, alors que les agents fédéraux souhaitaient la traduire en justice.

Charlie Vandekerkhove