BFMTV
Canada

Suspect connu de la police, onze morts... Ce que l'on sait du drame à la voiture-bélier de Vancouver

placeholder video
Un homme de 30 ans a été arrêté ce samedi 26 avril à Vancouver. Il est soupçonné d'avoir tué au moins onze personnes au volant d'un SUV noir après avoir foncé sur la foule durant un festival de rue.

Scène de chaos durant un festival de rue de la communauté philippine organisé ce samedi 26 avril à Vancouver, à l'ouest du Canada. Plusieurs personnes ont été tuées et d'autres blessées après qu'un conducteur a foncé dans la foule avec son véhicule. Un suspect a été arrêté et placé en garde à vue, a indiqué la police de la ville.

• Un bilan de onze morts

Les faits se sont déroulés samedi aux alentours de 20h14, heure locale (5h14 ce dimanche, heure française) dans le quartier Sunset on Fraser, au sud de Vancouver. Des personnes de la communauté philippine étaient alors rassemblées pour célébrer la Journée Lapu-Lapu, en mémoire du chef indigène qui mena ses hommes à la défaite de l'explorateur Ferdinand Magellan au XVIe siècle.

Elles ont alors vu un automobiliste au volant d'un SUV noir foncer sur elles. Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle se trouvait avec des amis au festival lorsqu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements. "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place", a-t-elle déclaré. Dale Selipe, qui était avec elle, a expliqué avoir vu plusieurs enfants blessés.

"On ne sait pas qui aider, ici ou là. C'est tellement choquant", a témoigné Jen Idaba-Castaneto, chargée de sécurité du festival, au site d'informations locales Vancouver Is Awesome, déclarant avoir vu "des corps partout".

Des photos publiées par la chaîne CBC montraient des équipes d'urgence sur les lieux de l'incident.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a détaillé dimanche soir Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

• L'auteur présente des troubles de santé mentale

Le conducteur du véhicule, un homme âgé de 30 ans et résidant à Vancouver, a été interpellé sur place par la foule elle-même puis placé en garde à vue. Selon Steve Rai, il était connu des services de police "dans certaines circonstances".

"La personne que nous avons en garde à vue a un historique important d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

La police n'est pas à la recherche d'autres personnes. "Un suspect, un véhicule", a résumé le chef de la police de Vancouver.

Pour l'heure, le suspect a été inculpé "de huit chefs de meurtre", a annoncé la police dimanche.

• Les politiques canadiens "en deuil"

Les Canadiens vont en effet se rendre aux urnes lundi après une campagne électorale électrique dominée par la question de la guerre économique avec les États-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Mark Carney, le Premier ministre canadien, devait pour sa part se rendre ce dimanche à Vancouver pour ses derniers meetings de campagne. "Nous sommes tous en deuil avec vous", a réagi dans un message sur X celui qui est donné favori par les sondages. Il a précisé qu'il n'y avait "pas de menace active".

"Mes pensées vont à la communauté philippine et à toutes les victimes visées par cette attaque insensée", a commenté sur X Pierre Poilievre, le chef de file des conservateurs pour les législatives et principal opposant à Mark Carney. "Nos pensées vont aux victimes et à leurs familles, ainsi qu'à la communauté philippine de Vancouver", a également réagi le leader de gauche Jagmeet Singh, qui participait au festival peu avant le drame.

Dimanche, le roi du Royaume-Uni Charles III, chef d'État du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine". De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

Vincent Gautier avec AFP