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Amérique du Nord

Attentat d'Orlando: l'Amérique meurtrie par la violence homophobe

Partout dans le monde, les marques de soutien à la communauté LGBT se sont multipliées.

Partout dans le monde, les marques de soutien à la communauté LGBT se sont multipliées. - Laura Buckman - AFP

En attaquant un club gay, Omar Mateen a donné une autre dimension à son acte. Celle d'une homophobie meurtrière, déjà souvent observée outre-Atlantique.

Omar Mateen a tué 50 personnes, ciblées pour leur homosexualité réelle ou supposée. En frappant un haut lieu de la communauté gay d'Orlando, en Floride, le terroriste, qui a prêté allégeance à Daesh avant de passer à l'acte, a rejoint la longue liste des meurtriers de masse homophobes américains. Le même jour, un homme a été arrêté à Los Angeles alors qu'il se rendait à la Gay Pride avec l'intention de "faire des dégâts". Il portait sur lui plusieurs fusils mitrailleurs et des matériaux explosifs.

32 personnes assassinées en 1973

Le 24 juin 1973, un incendie se déclare à l'UpStairs, un bar gay du quartier français de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Le feu, d'origine criminelle, tue 32 personnes présentes sur les lieux. Comme le rappelle Slate, aucune enquête sérieuse ne sera menée pour retrouver l'auteur des faits, le sort de la communauté LGBT n'étant pas à l'époque dans les priorités de la police.

Vingt-cinq ans plus tard, entre 1996 et 1998, Eric Rudolph commet trois attentats à la bombe au nom d'une guerre contre "l'idéologie homosexuelle" et la pratique de l'avortement. Condamné à perpétuité, il expliquera qu'il voulait protéger "l'intégrité de la société américaine". En 2000, Ronald Gay est condamné à la perpétuité lui aussi. Il est accusé d'avoir ouvert le feu sur un bar gay de Roanoke, tuant une personne. Il détestait son nom de famille, et blâmait la communauté LGBT pour les insultes homophobes dont il était victime.

Un climat de durcissement dans tout le pays

L'attentat d'Orlando survient alors que partout dans le pays les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transsexuelles sont visées par des politiques discriminatoires, principalement venues du camp Républicain. Ainsi depuis des mois, plusieurs gouverneurs conservateurs mènent une bataille législative contre le gouvernement Obama sur le sujet... des toilettes. Ils estiment que les personnes transgenre n'ont pas à choisir leurs toilettes, mais doivent utiliser celles attribuées à leur sexe de naissance, et non celui auquel elles s'identifient.

Après la légalisation du mariage entre personnes de même sexe par la Cour Suprême en 2015, le camp conservateur tente par tous les moyens de réduire les droits de la communauté LGBT en adoptant des législations régionales toujours plus sévères. Terrible ironie: alors que plusieurs dizaines de personnes nécessitent des transfusions sanguines après avoir été blessées au Pulse d'Orlando, les personnes homosexuelles sont exclues du don de sang en vertu d'une loi de 1985.

Paul Aveline