Mexique: une ex-juge mexicaine de 79 ans arrêtée avoir aidé la disparition de 43 étudiants en 2014

Une ex-juge mexicaine âgée de 79 ans est soupçonnée d'avoir ordonné aux autorités d'effacer des images de vidéosurveillance qui, selon les enquêteurs, pourraient avoir un lien avec la disparition de 43 étudiants en 2014.

La police mexicaine a arrêté ce jeudi 15 mai Lambertina Galeana Marín, une juge à la retraite accusée d'avoir falsifié des preuves. Âgée de 79 ans, l'ex-magistrate est soupçonnée d'avoir ordonné aux autorités mexicaines d'effacer des images de vidéosurveillance qui, selon les enquêteurs, pourraient avoir un lien avec la disparition de 43 étudiants en 2014.

Elle a été arrêtée dans la ville de Chilpancingo, trois ans après l'émission d'un mandat d'arrêt contre elle. Lors de la disparition des étudiants en 2014, elle était présidente du Tribunal supérieur de justice de l'État de Guerrero.

Les restes des corps de trois étudiants retrouvés

Les personnes enlevées, qui apprenaient à devenir enseignants dans l'école d'Ayotzinapa, ont disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014 alors qu'ils se rendaient à Iguala, dans le sud du Mexique. Ils devaient prendre des autobus et collecter de l'argent avant une manifestation dans la capitale.

Plus de dix ans après, la police n'a pu retrouver les restes des corps de seulement trois des étudiants, tandis que le lieu où se trouve les 40 autres reste un mystère. Les autorités présument qu'ils ont été tués.

Selon un rapport publié en 2022 par une commission d'enquête gouvernementale, les enquêteurs affirment qu'il pourrait s'agir d'un crime parrainé par l'État impliquant les autorités fédérales et étatiques.

La police locale serait notamment impliquée pour avoir collaboré avec des membres d'un groupe criminel pour faire disparaître les étudiants.

Le groupe criminel "Guerreros Unidos" impliqué

En effet, le gouvernement mexicain a déclaré que la police et un groupe criminel local connu sous le nom de "Guerreros Unidos" auraient dressé plusieurs barrages routiers dans la ville et ses environs pour tenter d'arrêter le bus.

L'un de ces barrages se trouvait notamment devant un palais de justice où deux employés du bâtiment ont déclaré aux enquêteurs que les caméras de sécurité avaient filmés ce qui s'était passé entre le bus et les policiers.

Lorsque les fonctionnaires ont tenté de les récupérer près d'un an plus tard, les enquêteurs ont déclaré qu'elles avaient été "perdues".

À l'aune de ces éléments évoqués au sein du rapport, le ministère mexicain de la sécurité a officiellement déclaré que Lambertina Galeana Marín est poursuivie pour disparition forcée.

Ilyana Hamiti