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L'affaire Florence Cassez en cinq actes

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Retour les sept années de l'affaire Cassez de son arrestation en 2005 à sa libération en 2012. Un parcours judiciaire semé d'embûches où la politique a tenté de jouer sa partition sans succès.

Après sept anées d'emprisonnement, Florence Cassez est libre. La première chambre de la Cour suprême du Mexique a ordonné mercredi la libération immédiate de la Française, condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements et au centre d'une longue bataille judiciaire et politique entre la France et le Mexique. BFMTV.com revient sur l'affaire Cassez en cinq temps majeurs.

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Acte 1 : l'arrestation

Le 8 décembre 2005, Florence Cassez et son compagnon Israël Vallarta sont arrêtés. Il se dit vendeur de voitures mais serait, selon la justice mexicaine, le chef d'un gang, Los Zodiaco, spécialisé dans les enlévements ultra-violents.

Le lendemain la police judiciaire fédérale met en scène devant des caméras de télévision leur arrestation. Ce montage sera reconnu deux mois après par les autorités.

Acte 2 : le procès

Le 27 avril 2008, Florence Cassez est condamnée à 96 ans de détention pour quatre enlèvements, association de malfaiteurs et possession d'armes. La peine effective est alors de 20 ans.

En appel, le 3 mars 2009, la peine totale passe à 70 ans mais comme la peine maximale au Mexique est de 60 ans, la peine effective de Florence Cassez triple pour passer à 60 ans.

Acte 3 : le jeu politique

Six jours plus tard, le 9 mars 2009, les présidents français Nicolas Sarkozy et mexicain Felipe Calderon s'accordent pour qu'un groupe de travail juridique binational étudie un éventuel transfèrement de Florence Cassez en France.

Trois mois plus tard, un transfert dans une prison française est refusé par le président Calderon en personne.

Sous Nicolas Sarkozy, les relations politiques resteront tendues puisque le gouvernement mexicain décide de se retirer de l'Année du Mexique en France, en 2011, après la décision française de "dédier" cet ensemble de manifestations à Florence Cassez.

Depuis l'élection de François Hollande, les deux pays ont convenu de tourner la page.

Acte 4 : le retournement de situation

Le 18 avril 2010, le parquet mexicain reconnaît que la police a menti en faisant croire que la Française avait été arrêtée en direct le 9 décembre 2005. Dans la foulée, les avocats de Florence Cassez déposent un pourvoi en cassation. 

Début 2011 pourtant, le recours est rejetté malgré la certitude affichée de son innocence par un ancien ministre de la Justice ainsi que par l'église caholique mexicaine.

Un nouveau recours en révision pour inconstitutionnalité devant la Cour suprême du Mexique est déposé en mars 2011. Le rapporteur propose sa libération "immédiate et absolue" en raison du non respect de ses droits durant l'instruction mais n'obtient pas la majorité des cinq juges.

Acte 5 : la libération

Le 9 janvier 2013, la juge Olga Sanchez transmet à ses collègues une nouvelle proposition d'annulation de la condamnation de la Française avec renvoi devant la cour d'appel.

Le 23 janvier, par trois voix sur cinq, la première chambre de la Cour suprême du Mexique ordonne la libération immédiate de la Française, en raison de la violation de ses droits constitutionnels lors de la procédure.

Samuel Auffray