Cassez ne doit pas polluer les relations avec Paris, dit Mexico

PARIS (Reuters) - Le ministre mexicain des Finances, Ernesto Cordero Arroyo, a souhaité samedi que l'affaire Florence Cassez n'affecte pas les relations entre Paris et Mexico, au terme d'une semaine de vives tensions diplomatiques entre les deux pays.
"Je dirais que l'affaire Cassez est une affaire judiciaire. Cela ne doit pas polluer l'agenda diplomatique, économique, culturel, social" entre la France et le Mexique, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'ambassade mexicaine à Paris, l'issue de la réunion du G20.
Florence Cassez, âgée de 36 ans, a été condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour complicité d'enlèvement et de séquestration.
Son recours en cassation a été rejeté la semaine dernière et Mexico a rejeté jeudi une nouvelle demande de transfert de la prisonnière en France, amenant la France à dire que cette décision aurait des conséquences sur les relations bilatérales.
Mexico a annoncé son retrait de l'année du Mexique en France pour protester contre la décision de Nicolas Sarkozy de dédier les 350 manifestations à la jeune femme.
La stratégie diplomatique adoptée par le président français a soulevé critiques et interrogations de la part de l'opposition mais également au sein de la majorité.
Selon Ernesto Cordero Arroyo, le cas de Florence Cassez n'a pas été abordé pendant les deux jours du G20 à Paris.
"Nous n'avons jamais parlé de Florence Cassez pendant les réunions du G20 et, pendant mes rencontres bilatérales avec Christine Lagarde, j'ai personnellement demandé qu'on se limite aux sujets liés au G20", a-t-il expliqué.
La France préside le G20 en 2011. Le Mexique doit prendre le relais en 2012.
"Je ne vois aucun problème de transition entre les présidences française et mexicaine", a dit le ministre des Finances mexicain.
La ministre française de l'Economie avait annoncé son intention d'évoquer le cas de Florence Cassez avec son homologue mexicain. Lors de la conférence de presse de clôture du G20, elle a semblé contredire la version d'Ernesto Cordero Arroyo.
"Je n'ai pas eu d'entretien bilatéral avec la délégation mexicaine, j'ai simplement évoqué le dossier de Florence Cassez avec mon collègue mexicain", a-t-elle expliqué aux journalistes.
Morade Azzouz et Antony Paone, édité par Laure Bretton