Taxé de "pédophilie", Bolsonaro s'excuse après des propos sur de jeunes Vénézueliennes

Le président brésilien et candidat à sa réélection Jair Bolsonaro à Brasilia, le 17 octobre 2022. - EVARISTO SA / AFP
Le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro a présenté mardi des excuses pour ses propos sur de jeunes Vénézuéliennes mineures qui lui avaient valu des accusations de pédophilie, notamment de la part de l'opposition de gauche.
"Si mes propos qui, par mauvaise foi, ont été sortis de leur contexte ont été mal interprétés ou ont causé une gêne pour nos soeurs vénézuéliennes, je m'en excuse", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Dans la vidéo, il apparaît aux côtés de son épouse Michelle Bolsonaro et de Maria Teresa Belandria, représentante au Brésil de l'opposant vénézuélien Juan Guaido, reconnu par Jair Bolsonaro comme président légitime du pays gouverné par le régime socialiste de Nicolas Maduro.
"Nous sommes engagés à recevoir le mieux possible ceux qui fuient les dictatures dans le monde entier", a ajouté le chef de l'Etat, qui disputera le 30 octobre le second tour de la présidentielle face à l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé en tête au premier tour.
"Une atmosphère s'est créée"
La polémique a débuté vendredi, quand Jair Bolsonaro a raconté une anecdote remontant à avril 2021, dans un quartier pauvre de la capitale Brasilia, lors d'un entretien accordé à la chaîne Youtube Paparazzo Rubro-Negro, depuis supprimé par Youtube selon le vidéaste mais toujours disponible sur d'autres plateformes.
"J'ai garé ma moto à un coin de rue, j'ai enlevé mon casque et j'ai commencé à regarder des filles, trois ou quatre, jolies, de 14, 15 ans (...). Une atmosphère s'est créée, alors j'ai demandé 'je peux entrer chez toi?'", raconte le président brésilien lors de l'entretien. "Et je suis rentré", précise-t-il encore.
Dans la maison, "il y avait 15 ou 20 filles (...) toutes vénézuéliennes, de 14, 15 ans en train de se préparer, un samedi, pourquoi? Pour gagner leur vie", avait ajouté Jair Bolsonaro.
L'expression "une atmosphère s'est créée", en particulier, a suscité un tollé, avec des vidéos virales de l'extrait de l'entretien avec le mot dièse #Bolsonaropedófilo ("Bolsonaro pédophile") sur les réseaux.
Lula interdit d'utiliser l'extrait pour sa campagne
Dimanche, le président du tribunal supérieur électoral a interdit que ces extraits soient utilisés dans les spots officiels de campagne de son adversaire de gauche à la présidentielle, l'ancien président Lula.
Mardi, Rosangela da Silva, l'épouse de Lula, a publié sur Twitter l'extrait d'un autre entretien datant d'il y a un mois, dans lequel le président d'extrême droite insinuait déjà que les jeunes Vénézuéliennes étaient des prostituées.
"Incroyable que le 'Président' ait déjà exposé ces filles vénézuéliennes, précédemment dans une autre interview. (...) Le 'bon citoyen' aurait dû les dénoncer s'il y avait des signes d'exploitation de mineurs. Est-ce là la protection des familles qu'il prêche?", a-t-elle notamment écrit.
Jair Bolsonaro, qui avait déjà vivement répondu aux accusations de l'opposition samedi lors du débat d'entre-deux-tours avec Lula, a assuré mardi que les adolescentes n'étaient pas des prostituées. Il aussi assuré avoir "toujours combattu la pédophilie" et précisé être entré dans la maison avec "dix autres personnes" et devant les caméras de la chaîne américaine CNN.
Quant à Lula, il a de nouveau mentionné l'affaire mardi. "Le comportement (de Bolsonaro) dans ce cas est celui d'un pédophile", a-t-il affirmé.
"Il s'en est rendu compte, il a eu peur et il a essayé de s'expliquer le plus rapidement possible", a-t-il soutenu lors d'une interview en direct sur la chaîne YouTube Flow Podcast.