Allemagne: polémique après la diffusion de vidéos montrant des réfugiés rudoyés par la police

Des images diffusées sur internet créent la polémique en Allemagne. Elles montrent des policiers évacuant sans ménagement d'un bus des demandeurs d'asile.

Vent de protestation en Allemagne. Des voix se sont élevées ce week-end après la diffusion sur internet de deux vidéos montrant des policiers évacuant brutalement en Saxe un bus de demandeurs d'asile qui refusaient de gagner leur foyer, effrayés par des manifestants anti-réfugiés.

Un adolescent en pleurs

Ces vidéos ont été tournées jeudi soir à Clausnitz, bourgade située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Dresde. On y voit un policer saisir un adolescent par le cou pour le sortir sans ménagement du bus, sous les cris d'une centaine de manifestants hurlant "rentrez à la maison!"

Les manifestants, qui avaient auparavant tenté de bloquer le bus, scandent aussi "Wir sind das Volk!" ("Nous sommes le peuple!"), slogan des manifestations contre la dictature communiste dans l'ex-RDA, désormais détourné par le mouvement anti-réfugiés Pegida, qui a vu le jour à Dresde.

Un autre adolescent, en pleurs, sort de lui-même du véhicule, tandis que deux femmes, assises sur les sièges avant, se tiennent dans les bras.

L'attitude "profondément honteuse" des manifestants

Selon l'agence DPA, la police aurait aussi usé de contrainte avec deux autres réfugiés. "Quiconque porte un uniforme de notre pays représente et protège notre constitution", a déclaré la patronne des Verts, demandant la suspension du "responsable de cette intervention".

"J'ai regardé les vidéos. Elles parlent d'elles-mêmes", a reconnu le ministre de l'Intérieur du Land de Saxe, qui a jugé "profondément honteuse" l'attitude des manifestants et annoncé que son ministère allait examiner de près l'intervention des forces de l'ordre

. Le patron de la police locale l'a toutefois défendue, jugeant que le recours à la contrainte était nécessaire et arguant que certains demandeurs d'asile avaient eu des gestes menaçants.

C.H.A. avec AFP