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République démocratique du Congo: une maladie non identifiée a tué plus de 50 personnes en moins d'un mois

Un docteur enregistre les informations d'un patient atteint de la variole dans le Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 20 septembre 2024. Photo d'illustration

Un docteur enregistre les informations d'un patient atteint de la variole dans le Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 20 septembre 2024. Photo d'illustration - Glody MURHABAZI / AFP

Plus de 400 cas ont été enregistrés depuis la mi-janvier dans deux foyers du nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Cette maladie, encore inconnue, a d'abord été observée chez trois enfants qui sont morts après avoir mangé une chauve-souris. Près de la moitié des 53 décès sont survenus dans les 48 heures suivant l'apparition des symptômes.

"Une menace importante pour la santé publique." L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'inquiète de la circulation d'une "maladie inconnue" en République démocratique du Congo qui a entraîné la mort de 53 personnes en moins d'un mois, selon un bulletin publié le 16 février. Le terme "maladie inconnue" signifie a minima que cette maladie n'a pas encore été identifiée.

L'OMS craint l'apparition "d'un agent infectieux ou toxique grave" et note une "progression rapide de la maladie". 431 cas ont été détectés entre le 10 janvier et le 15 février dans deux zones différentes du nord-ouest du pays. Près de la moitié des décès sont survenus dans les 48 heures suivant l'apparition des symptômes.

Des échantillons prélevés et analysés par l'Institut national de recherche biomédicale de Kinshasa ont déjà permis d'écarter les maladies d'Ebola et de Marburg. D'autres analyses sont en train d'être effectuées afin de vérifier qu'il ne s'agit pas du paludisme, d'intoxication alimentaire, de méningite ou d'autres fièvres hémorragiques virales.

Deux foyers à plusieurs centaines de kilomètres

Le premier foyer est apparu dans le village de Boloko entre le 10 et le 13 janvier. Trois enfants de moins de cinq ans sont tombés malades après avoir mangé une "carcasse de chauve-souris". Ils ont alors développé de la fièvre, des maux de tête, de la diarrhée, de la fatigue puis des symptômes de "fièvre hémorragique" avant de mourir.

"Entre le 15 et le 22 janvier 2025, quatre autres décès sont survenus dans le même village chez des enfants âgés de 5 à 18 ans, présentant tous des caractéristiques cliniques similaires", note l'OMS. Au total, au 27 janvier, 10 cas et 7 décès avaient été enregistrés dans ce village ainsi que deux cas et un décès dans un village voisin.

Un deuxième foyer, plus conséquent, s'est déclaré le 9 février dans le village de Bomate, à plus de 350 kilomètres de Boloko. Six jours plus tard, 419 cas avaient été détectés et 45 personnes étaient mortes. Là encore, près de la moitié des décès sont survenus dans les 48 heures suivant l'apparition des symptômes.

"C'est ce qui est vraiment inquiétant", a déclaré Serge Ngalebato, directeur médical de l'hôpital de Bikoro, un centre de surveillance régional à l'agence de presse américaine Associated press.

L'OMS souligne que "l'absence de liens épidémiologiques clairs entre les deux zones" peut suggérer qu'il s'agit "d'événements sanitaires distincts". À noter qu'en décembre dernier, une maladie mortelle avait également été qualifiée d'inconnue avant d'être identifiée comme étant le paludisme.

L'agence des Nations unies met en lumière les difficultés rencontrées par le pays qui manque d'infrastructures. "Les établissements de santé, débordés, s'efforcent de gérer les cas", est-il précisé.

La République démocratique du Congo a été confrontée à plusieurs épidémies ces dernières années, comme la typhoïde et le paludisme, et plus récemment, le Mpox. Ce vaste pays d'Afrique centrale est de plus confronté a une grave crise sanitaire et humanitaire en raison de la guerre en cours dans l'est de son territoire qui a coûté la vie, selon sa Première ministre, à "plus de 7.000 personnes".

Juliette Brossault