Poursuite des bombardements en Libye, situation calme à Misrata

Préparation d'un Rafale à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle. Un avion français a détruit dans la nuit de jeudi à vendredi une batterie d'artillerie des forces de Mouammar Kadhafi en Libye, où les forces françaises ont attaqué des installations majeur - -
par Maria Golovnina et Michael Georgy
TRIPOLI (Reuters) - Les avions de la coalition occidentale ont continué de frapper les forces terrestres de Mouammar Kadhafi en Libye dans la nuit de jeudi à vendredi et dans les premières heures de la journée.
Un avion français a détruit dans la nuit une batterie d'artillerie des forces régulières près d'Ajdabiah, à 160 km au sud de Benghazi, la "capitale" des rebelles dans l'Est libyen.
Une patrouille française est intervenue avec une bombe guidée laser alors que cette batterie tirait sur ce verrou stratégique commandant l'accès à la Cyrénaïque, a dit l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées françaises.
Ajdabiah "se trouve toujours aux mains du Comité national libyen de transition", a-t-il ajouté, au micro de France Info.
Jeudi, un Rafale français avait détruit un avion libyen qui venait d'atterrir sur la base aérienne de Misrata, dans l'Ouest.
A Tripoli, des habitants ont une nouvelle fois fait état d'un raid aérien juste avant l'aube, suivi d'explosions et de rafales des systèmes de défense antiaérienne.
Le ministère britannique de la Défense a annoncé pour sa part qu'un chasseur-bombardier Tornado avait tiré des missiles sur des véhicules de l'armée libyenne menaçant des civils.
A Misrata, à 200 km à l'est de la capitale, la nuit de jeudi à vendredi a été relativement calme. Mais les rebelles ont dit vendredi que des tireurs embusqués des forces régulières occupaient toujours des positions dans la troisième ville du pays, l'une des dernières tenues par les insurgés dans l'Ouest.
"Les snipers se dissimulent toujours dans des bâtiments situés sur la rue de Tripoli. Nous ne savons pas combien il en reste", a dit un porte-parole des insurgés, Sami. Jeudi, les rebelles ont affirmé avoir tué 30 tireurs embusqués.
COMPROMIS À L'OTAN
Les opérations lancées samedi dernier sous mandat de l'Onu par la coalition internationale pour faire appliquer une zone d'exclusion aérienne et protéger la population civile face à l'armée de Kadhafi ont obtenu un nouveau soutien arabe: les Emirats arabes unis ont confirmé vendredi qu'ils engageaient six F-16 et six Mirage dans les patrouilles visant à faire respecter la zone d'exclusion aérienne.
Le Qatar a d'ores et déjà mobilisé deux chasseurs et deux avions de transport de troupes.
Le Soudan a parallèlement accepté d'ouvrir son espace aérien aux avions participant à l'opération, indique-t-on de sources diplomatiques aux Nations unies, où la délégation de Khartoum n'a fait aucun commentaire.
Mais la France a prévenu que l'issue ne serait pas rapide. "Je doute que ce soit en jours, je pense que ce sera en semaines, j'espère que ce ne sera pas en mois", a dit l'amiral Guillaud, apportant un bémol aux propos tenus la veille par Alain Juppé.
Le ministre des Affaires étrangères avait alors parlé de jours ou de semaines avant la destruction des capacités militaires de Kadhafi, mais "certainement pas en mois".
A Bruxelles, les 28 pays membres de l'Otan sont convenus tard jeudi soir de faire respecter une zone d'exclusion aérienne mais ne sont pas tombés d'accord pour prendre le commandement de l'ensemble des opérations militaires.
Après quatre jours d'âpres discussions, le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a déclaré que le mandat de l'Otan n'allait pour l'instant pas au-delà de la mise en oeuvre de la zone d'exclusion aérienne et d'un embargo sur les armes. Il a ajouté que les forces de l'Otan pourraient se défendre le cas échéant.
Avec Gérard Bon à Paris, Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser