Pour le père d'un des otages français au Sahel : "on est dans l'angoisse absolue"

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Alors qu'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui retient quatre otages français depuis septembre 2010 et deux autres, enlevés au Mali, depuis novembre 2011, a accusé mercredi Paris de bloquer les négociations, BFMTV a interrogé le père de Philippe Verdon, un des deux otages enlevés en 2011.
"Les otages sont devenus des instruments de rétorsion"
Selon Jean-Pierre Verdon, "la France est totalement impuissante" face aux djihadistes d'Aqmi. "L'accès des négociations semble extrêmement complexe, les intermédiaires qui peuvent représenter l’État français pour essayer de négocier avec les ravisseurs n'ont pas apporté d'éléments significatifs et déterminants pour l'amorce de ces négociations", estime-t-il.
"Le paradoxe, c'est que derrière ce sentiment d'impuissance, on a des vidéos envoyées par les preneurs d'otages (...), disant qu'ils ne demandent qu'à négocier", s'agace-t-il.
Le père de Philippe Verdon assure que le dossier des otages "à l'origine crapuleux" est "devenu géopolitique". Et d'expliquer : "les otages deviennent des instruments de rétorsion, à partir du moment où la France veut mener la coordination d'une action militaire. Cette situation ne peut que fragiliser nos otages".
"Si une solution n'intervient pas rapidement, on est vraiment dans l'angoisse absolue, c'est-à-dire la crainte pour leurs vies", conclut-il.