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Film anti-islam : la colère gagne de nouveaux pays

A l'ambassade du Caire, des hommes ont arraché le drapeau américain pour le déchirer.

A l'ambassade du Caire, des hommes ont arraché le drapeau américain pour le déchirer. - -

Parties de Libye et d'Egypte, les manifestations se sont propagées au Yemen, au Maroc, en Iran...

Depuis la diffusion en arabe d'un film islamophobe, une dizaine de pays sont touchés par des vagues de manifestations.

Ainsi, jeudi, plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Sanaa, la capitale du Yemen, pour protester contre le film islamophobe "Innocence of muslims". La manifestation a dégénéré, l'ambassade a été prise d'assaut. On déplore à l’heure actuelle un mort et cinq blessés.

Cette manifestation n’est pas un cas isolé. Outre l’attaque du consulat américain qui a coûté la vie à l’ambassadeur, la publicité subitement faite à ce film a provoqué une réaction en chaîne dans le monde arabe.


View Le monde musulman indigné par la vidéo islamophobe in a larger map

3.000 manifestants au Caire

En Egypte, par exemple, la situation est toujours tendue. Dès le soir de l’attaque, le 11 septembre, une première manifestation s’est déroulée dans les rues du Caire. 3.000 manifestants s'étaient alors rassemblés devant l’ambassade des Etats-Unis pour protester contre le film.

Une dizaine d’hommes ont alors grimpé au mur d’enceinte et, une fois à l’intérieur, ont arraché le drapeau américain pour le déchirer et le remplacer par un drapeau noir sur lequel était inscrit la profession de foi musulmane.

La manifestation suivante, jeudi, a fait treize blessés. Des manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles explosives sur les forces de l’ordre qui assuraient la sécurité de l’ambassade.

L'effet domino

La situation est encore plus délicate depuis que des indices montrent les possibles liens entre le réalisateur du film et la communauté copte. Les observateurs égyptiens craignent une flambée de violence entre les deux communautés.

Depuis deux jours, l’effet domino s’est aussi déclenché dans la plupart des pays musulmans. Au Maroc, entre 300 et 400 personnes se sont réunies près du consulat américain de Casablanca. A Khartoum, un groupe se présentant comme les "Jeunes soudanais" a aussi appelé à manifester tout en réclamant des excuses immédiates. Dans les territoires palestiniens, comme à Gaza, les manifestants ont brûlé des drapeaux américains.


En Iran, c’est devant l’ambassade de Suisse de Téhéran, qui représente les Etats-Unis, que la manifestation a eu lieu, avec la bénédiction du régime.

A Tunis, la police a enfin dû user de gaz lacrymogènes pour disperser quelque 300 militants salafistes. Cinq personnes ont été interpellées. L’Irak a aussi réagi, puisqu’à Najaf, Bagdad et , des centaines de sympathisants du leader chiite Moqtada al-Sadr sont aussi descendus dans la rue. Dacca, au Bengladesh, a également été touchée par la vague de protestations.

Olivier Laffargue