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Egypte

Egypte : manifestation calme sous l'oeil attentif de l'armée

Des manifestations ont lieu ce mardi au Caire sous la surveillance attentive de l'armée

Des manifestations ont lieu ce mardi au Caire sous la surveillance attentive de l'armée - -

L'opposition, emmenée par le Front du salut national (FSN) dirigé par Mohamed El Baradei avait s'approche dans le calme du palais présidentiel au Caire.

Plusieurs centaines de manifestants opposés au président égyptien Mohamed Morsi sont parvenus, mardi, à franchir un barrage érigé à proximité du palais présidentiel. A la mi-journée, quelque 200 manifestants tentaient déjà de passer, mais ils étaient contenus par l'armée. Le calme régnait et aucun accrochage n'avait lieu avec les soldats, dotés d'équipements anti-émeutes.

Alors que le soir tombait sur Le Caire, la manifestation des anti-Morsi emmenée par le Front du salut national (FSN) dirigé par le Prix Nobel de la paix Mohamed El Baradei commençait à prendre forme aux abords du palais dans le quartier d'Heliopolis.

A l'issue des rassemblements, le ministre de la Défense égyptien et commandant des forces armées Abdel Fattah al-Sissi a invité opposition et partisans du président islamiste à un dialogue mercredi pour tenter de sortir de la crise actuelle.

Départ de la manifestation pro-Morsi

Au même moment, débutait une manifestation en soutien au président égyptien, organisée à l'appel d'une coalition de partis et mouvements islamistes, à l'instar des Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi.

Les manifestants se trouvent dans le périmètre de sécurité, à l'extérieur du complexe, gardé par des soldats et des chars de l'armée, après avoir franchi le barrage de blocs de béton et de barrières de métal.

Retour au premier plan de l'armée

Mohamed Morsi a pris un décret lundi par lequel l'armée retrouve le pouvoir d'arrêter des civils jusqu'aux résultats du vote. Ce droit très décrié rappelle la période où les militaires ont dirigé le pays, de la chute de Hosni Moubarak en février 2011 à l'élection de Mohamed Morsi en juin 2012.

Cette décision remet au premier plan l'influente armée égyptienne, qui se faisait discrète depuis la mise en retraite de son chef, le maréchal Hussein Tantaoui, en août dernier.

Le ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées, le général Abdel Fattah el-Sissi, a promis que les militaires feraient preuve "d'une totale équité pour protéger la sécurité et la stabilité de la nation", et rempliraient leur rôle "sans tenir compte des pressions".

Des organisations de défense des droits de l'Homme y voient un risque de retour aux procès de civils par des tribunaux militaires, organisés par milliers durant la transition.

L'armée joue, directement ou indirectement, un rôle capital en Egypte depuis le renversement de la monarchie en 1952. Les quatre premiers présidents du pays - Mohammed Naguib, Gamal Abdel Nasser, Anouar el-Sadate et Hosni Moubarak, sont sortis de ses rangs.