Egypte : les manifestations ont fait 110 blessés

A Alexandrie et au Caire des échauffourées ont éclatées avec la police. - -
Le bilan des manifestations organisées à l'occasion du deuxième anniversaire du soulèvement populaire qui renversa Hosni Moubarak, est lourd : 110 blessés, d'après les services de secours.
La police a également tiré des gaz lacrymogènes en fin d'après-midi pour tenter des disperser des manifestants aux abords du palais présidentiel à Héliopolis, dans la banlieue du Caire, a indiqué la télévision d'Etat. "Une nouvelle révolution", tel est le slogan des milliers de manifestants qui protestent ce vendredi place Tahrir au Caire contre le président islamiste Mohamed Morsi.
Des échauffourées ont éclaté dans tout le pays, dans la capitale mais aussi à Alexandrie, plus au nord ou encore à Ismaïlia, siège du parti des Frères musulmans.
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Le siège des Frères musulmans incendié
A Ismaïlia (nord-ouest), le siège des Frères musulmans dont est issu le président Morsi, a été incendié. De la fumée noire sortait des fenêtres de locaux du Parti de la liberté et de la justice (PLJ). Le parti au pouvoir est ce vendredi au centre de toutes les récriminations des manifestants.
"A bas le pouvoir du Guide" des Frères musulmans scandaient vendredi les manifestants. "Je suis ici pour exiger la liberté et la justice. L'Egypte a besoin d'une nouvelle révolution pour les jeunes et pour une vraie démocratie", affirmait Chawki Ahmed, 65 ans.
L'opposition, composée de mouvements en majorité de gauche et libéraux et qui affiche une unité encore précaire, a appelé à défiler à travers le pays contre le président Morsi et les Frères musulmans, en reprenant les mêmes mots d'ordre qu'il y a deux ans: "Pain, liberté, justice sociale".
Les forces de l'ordre ont prévu de renforcer leur présence, selon une source de sécurité.
A Alexandrie et à Suez, des tirs de gaz lacrymogènes
Des échauffourées entre policiers et manifestants se sont aussi produites à Alexandrie (nord), selon des témoins, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes.
"Il y a beaucoup de fumée à cause des pneus brûlés. Et il y a des gens étendus par terre qui n'arrivent pas à respirer à cause du gaz lacrymogène", a dit Racha, une habitante de la ville.
A Suez, à l'entrée sud du canal du même nom, des manifestants ont jeté des pierres sur le siège du gouvernorat local. La police a également répondu par des tirs de gaz lacrymogènes.
De retour sur l'emblématique place Tahrir
Dans une rue menant à l'emblématique place Tahrir, de jeunes Egyptiens lançaient des pierres vers un mur de blocs de béton renforcé par les forces de l'ordre la veille. La police répondait sporadiquement par des tirs de gaz lacrymogène.
Des manifestants se sont également rassemblés vendredi aux abords de l'immeuble de la télévision d'Etat, avant de se rendre place Tahrir, selon des témoins. Les accès au bâtiment étaient protégés par un dispositif de policiers anti-émeutes et de militaires, et le trafic sur une grande avenue bordant l'immeuble a été momentanément bloqué.
Des heurts avaient déjà opposé jeudi au Caire la police à des manifestants qui tentaient de démanteler ce mur pour pouvoir circuler librement dans le centre-ville. Une vingtaine de personnes avaient été blessées, selon une source médicale.