Ebola: un Espagnol rapatrié à Madrid, état d'urgence au Liberia

Des femmes implorant la protection divine contre Ebola au Liberia - -
L'épidémie d'Ebola continue son ascension mortelle: plus de 930 personnes ont succombé au virus en Afrique de l'Ouest. Une situation dramatique qui a poussé le Liberia à décréter l'état d'urgence et le Nigeria, qui déplore une deuxième victime, à convoiter un traitement expérimental américain.
Par ailleurs, un missionnaire espagnol de 75 ans ayant contracté la maladie sur le continent africain est arrivé jeudi à Madrid.
Premier rapatriement en Europe
Un avion militaire avec à son bord le missionnaire espagnol ayant contracté Ebola au Liberia a atterri jeudi matin près de Madrid, a annoncé le ministère espagnol de la Défense. Miguel Pajares Martin, première personne atteinte par le virus à être rapatriée en Europe, doit ensuite être transporté dans un service spécialisé en maladies infectieuses de l'hôpital madrilène de Carlos III.
Une autre missionnaire détentrice d'un passeport espagnol et qui travaillait au Liberia dans le même hôpital que le missionnaire, Juliana Bohi, était aussi à bord de l'Airbus A310 médicalisé, avait indiqué un peu plus tôt le ministère sur son compte Twitter. Il n'est pas avéré qu'elle ait contractée le virus.
Tous deux avaient été placés avec d'autres personnes en isolement à l'hôpital Saint Joseph de Monrovia où le directeur du centre est décédé samedi des suites d'Ebola, selon l'Ordre hospitalier de San Juan de Dios.
El A310 que trae a España a Miguel Pajares y Juliana Bohi ha aterrizado a las 8:15 en la base militar de Torrejón pic.twitter.com/hQax3ddWY4
— Ministerio Defensa (@Defensagob) 7 Août 2014
Le sérum "miraculeux" convoité
Confronté à la mort d'une deuxième victime atteinte d'Ebola, le Nigeria a indiqué qu'il avait pris contact avec les autorités sanitaires américaines pour voir s'il était possible de bénéficier du sérum expérimental.
Le traitement, jamais testé auparavant sur des humains, a rapidement atténué les symptômes de deux patients américains, nourrissant l'espoir des pays confrontés à cette maladie et contre laquelle n'existe aucun vaccin.
Interrogé sur l'opportunité d'envoyer ce traitement en Afrique, le président américain Barack Obama est toutefois resté prudent : "Je pense que nous devons laisser la science nous guider. Et je ne pense pas que nous ayons toutes les informations pour déterminer si ce médicament est efficace."
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé qu'elle allait saisir un comité d'éthique de l'éventuelle utilisation de ce traitement.
Etat d'urgence au Liberia
En Sierra Leone et au Liberia, deux des trois pays les plus touchés avec la Guinée, les autorités cherchent leur salut dans l'intervention de Dieu et de l'armée.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf a décrété l'état d'urgence, estimant que l'épidémie "exigeait des mesures extraordinaires pour la survie de l'Etat". Plus tôt, elle avait appelé à trois jours de jeûne et de prière pour implorer la protection divine contre Ebola.
En Sierra Leone voisine, l'armée a mobilisé 750 soldats assistés par 50 infirmiers militaires pour faire respecter les mesures de quarantaine autour des centres accueillant des malades, surtout dans l'est du pays, aux confins de la Guinée et du Liberia.