BFMTV
Afrique

David Cameron promet des jours meilleurs aux Libyens

Le ministre des Affaires étrangères britanniques William Hague (au centre) entouré des particpants à la conférence de Londres sur la Libye. La coalition internationale a accentué la pression sur Mouammar Kadhafi en promettant de poursuivre ses opérations

Le ministre des Affaires étrangères britanniques William Hague (au centre) entouré des particpants à la conférence de Londres sur la Libye. La coalition internationale a accentué la pression sur Mouammar Kadhafi en promettant de poursuivre ses opérations - -

LONDRES (Reuters) - Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi continuent à massacrer la population civile à Misrata, troisième ville de Libye, a souligné mardi le Premier ministre britannique à l'ouverture d'une conférence internationale consacrée à l'avenir du pays.

par Adrian Croft

LONDRES (Reuters) - Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi continuent à massacrer la population civile à Misrata, troisième ville de Libye, a souligné mardi le Premier ministre britannique à l'ouverture d'une conférence internationale consacrée à l'avenir du pays.

"A moment où je parle, les habitants de Misrata continuent à subir les attaques meurtrières du régime", a déclaré David Cameron, avant de promettre "des jours meilleurs" aux Libyens.

Le groupe de contact formé d'une quarantaine de pays et d'organisations s'est réuni à Londres pour jeter les bases de l'après-Kadhafi en Libye.

Alors que les forces de la coalition continuent à pilonner les chars et l'artillerie de Kadhafi, les ministres des Affaires étrangères des Etats membres devaient débattre d'un accroissement de l'aide humanitaire aux zones touchées par le conflit et préconiser un processus politique permettant aux Libyens de choisir eux-mêmes leur avenir.

S'agissant du volet militaire, les raids aériens se poursuivront tant que Mouammar Kadhafi ne se sera pas conformé à la résolution 1973 des Nations unies, adoptée le 17 mars, qui exige la fin des violences à l'encontre des civils et le retrait des forces gouvernementales déployées dans les centres urbains, a promis Hillary Clinton

La communauté internationale, a poursuivi la secrétaire d'Etat américaine, doit accroître sa pression sur les autorités pour "faire savoir clairement que Kadhafi doit partir".

David Cameron et le président Nicolas Sarkozy avaient exhorté la veille le colonel Kadhafi à quitter le pouvoir et invité ses partisans à s'en démarquer avant qu'il ne soit "trop tard".

LE CNT PROMET DES ÉLECTIONS LIBRES

La réunion de Londres devrait mettre sur pied un comité de pilotage, comprenant des pays arabes, afin de proposer une vision politique et de coordonner les soutiens aux Libyens.

Outre la quarantaine de ministres des Affaires étrangères, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et les dirigeants de l'Union africaine, de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et de l'Otan sont présents à Londres, de même que le Premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad ben Djassim al Sani, et un représentant de la Ligue arabe.

Le Qatar a été, lundi, le premier pays arabe à reconnaître le Conseil national de transition (CNT), mis sur pied par les insurgés, qui s'est engagé mardi à organiser des élections libres une fois Mouammar Kadhafi parti.

Mahmoud Djebril, l'un des membres du CNT, a été invité à Londres, mais ne devait pas participer à la conférence.

L'accord conclu sur le transfert du commandement des opérations des Etats-Unis à l'Otan a été retardé par les inquiétudes de la Turquie concernant des pertes civiles.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré aux journalistes l'accompagnant à Londres que la protection des civils était la priorité des priorités, et qu'il importait de tirer les leçons des conflits afghan et irakien.

La Turquie, grand pays musulman membre de l'Otan, a souhaité faire partie du comité de pilotage politique qui doit être mis sur pied.

L'Otan, estime Ankara, pourrait faire pression sur Kadhafi pour qu'il cesse toute attaque contre des civils et respecte un cessez-le-feu, après quoi le peuple libyen devrait être amené à décider de la manière dont il souhaite reconstruire le système politique de son pays.

"En Irak et en Afghanistan, nous avons assisté à des opérations militaires sans objectif politique", a fait remarquer le chef de la diplomatie turque.

La Grande-Bretagne souhaite que la conférence réaffirme et renforce la détermination de la communauté internationale à faire respecter les deux résolutions de l'Onu face aux critiques de la Russie, pour laquelle les frappes aériennes contre les forces de Kadhafi vont au-delà du mandat défini par l'Onu.

Moscou, qui ne fait pas partie de la coalition et s'est abstenu lors du vote sur la résolution 1973 des Nations unies instaurant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, n'était pas représenté à Londres.

L'Italie a proposé lundi un accord politique pour sortir du conflit libyen, prévoyant l'instauration rapide d'un cessez-le-feu, le départ de Kadhafi en exil et un dialogue entre les insurgés et les chefs des tribus.

Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français