Manifestation à Alger contre une réélection de Bouteflika: 63 blessés dans des heurts

Un manifestant algérien entre les forces de l'ordre, ce vendredi, lors de la manifestation contre la réélection d'Abdelaziz Bouteflika. - RYAD KRAMDI / AFP
63 personnes dont 56 policiers ont été blessées vendredi à Alger lors d'affrontements en cours entre policiers et groupes de jeunes, en marge des manifestations massives contre la perspective d'un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, ont constaté des journalistes sur place.
Plusieurs blessés portaient des plaies à la tête dues à des coups de matraque ou des pierres renvoyées par la policiers, selon ces journalistes. La police tirait de nombreuses grenades lacrymogènes pour tenter de disperser un groupe d'environ 200 jeunes, à environ 1,5 km de la présidence de la République.
45 arrestations
La police a procédé dans la journée à 45 arrestations, dont cinq personnes ayant tenté d'entrer dans l'hôtel El Djazaïr, a ajouté la télévision, citant un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), qui chapeaute les différents services de la police algérienne.
L'hôtel El Djazaïr, établissement de luxe, est situé sur l'avenue empruntée par les manifestants partis du centre-ville pour tenter de rejoindre la présidence de la République, et où des affrontements ont opposé en fin de journée des groupes de jeunes manifestants à la police. Selon des sources sécuritaires, des manifestants sont parvenus à entrer à l'intérieur de l'enceinte de l'hôtel et ont vandalisé des voitures sur le parking.
D'autres affrontements entre policiers et manifestants ont eu lieu en fin de journée sur la Place du 1er-Mai, dans le centre-ville, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
En annonçant le 10 février sa candidature à la présidentielle du 18 avril, Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999 et qui souffre des séquelles d'un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013, a mis fin à de longs mois d'incertitude mais aussi déclenché une contestation d'ampleur inédite en 20 ans et le visant directement, du jamais vu.