Les Algériens de France restent partagés face à la candidature du président Bouteflika

Ce week-end, des centaines d'Algériens devraient manifester en France contre un 5e mandat du président Bouteflika. A Paris, Marseille ou encore Toulouse, des rassemblements sont prévus pour s'opposer à la candidature du chef de l'Etat affaibli depuis 2013 par un accident vasculaire cérébral (AVC).
Mais la vague de contestation qui a vu le jour vendredi dernier de l'autre côté de la Méditerranée après l'annonce de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika est loin d'être une évidence pour les 800.000 Algériens ou bi-nationaux qui forment la communauté algérienne dans l'Hexagone.
Une stabilité pour le pays
Abdelaziz Bouteflika "est un symbole que je respecte. J'ai beaucoup de respect pour les gens qui ont combattu", explique ainsi un Algérien rencontré à Paris devant le consul général de la République algérienne, en référence au passé d'Albdelaziz Bouteflika, membre de l'Armée de libération nationale.
Selon ses soutiens, il représenterait l'assurance d'une certaine stabilité dans le pays. "Sa direction, sa politique, son gouvernement maintiennent un ordre dans le pays", résume une autre Algérienne.
L'actuel président, au pouvoir depuis 1999, serait le plus à même de mener le changement dans la continuité. "Avec lui, il est plus facile d'opérer ce changement du développement économique plutôt que d'aller dans l'inconnu", explique Omar Aït Mokhtar, coordinateur du Mouvement citoyen algérien en France.
Un état de santé trop préoccupant
Reste que "la diversification de l'économie", principal enjeu auquel fait face le pays, selon Kader Abderrahim, politologue spécialiste du Maghreb, n'a "pas été entrepris" alors que "98% des recettes de l'Etat proviennent de la rente pétro-gazière".
Pour ses opposants, l'état de santé du président de 81 ans, très affaibli au point de ne presque plus faire d'apparitions publiques, ne lui permet pas de mener à bien les changements nécessaires aux pays. Les défis sont pourtant nombreux:
"Il y a beaucoup à faire sur les libertés individuelles, sur la démocratie, sur l'alternance, sur l'intégration de la diaspora", rappelle Djalil, membre du collectif de Debout l'Algérie.
"On ne peut pas continuer avec un président qui ne peut pas faire un 5e mandat", résume un Algérien installé en France.