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Hérault

À Montpellier, un faux psychothérapeute condamné à 18 ans de réclusion pour viols sur ses patientes et ses ex-belles-filles

Un relief représentant le blason de la justice et sa balance à Paris.

Un relief représentant le blason de la justice et sa balance à Paris. - Jacques Demarthon © 2019 AFP

Reconnu coupable de plusieurs viols, d'avoir dirigé une association de type sectaire et d'usurpation de diplôme, un faux psychothérapeute a été condamné à 18 ans de prison, dont une période de sûreté de 12 ans, par la cour criminelle de l'Hérault.

La sentence est tombée. Un psychothérapeute autoproclamé et gourou d'une secte qui, sous couvert de polyamour et d'utilisation de drogues hallucinogènes, a été reconnu coupable de viols sur ses adeptes et condamné à 18 années de réclusion, ce mardi 30 septembre, par la cour criminelle de l'Hérault.

Prononcée après un court délibéré, cette condamnation pour viols, mais aussi abus de faiblesse à l'encontre notamment de membres de la communauté dont il était devenu le dirigeant incontesté, est assortie d'une période de sûreté de 12 ans. Une peine conforme aux réquisitions prononcées ce lundi 29 septembre par l'avocat général, Jean-Luc Beck.

Cette peine est inférieure de deux ans à la peine maximale de 20 ans de réclusion que Jorge Martins Correia, 51 ans, encourait. En détention provisoire depuis quatre ans, il dispose de dix jours pour faire appel.

"Massage tantrique"

La cour a reconnu coupable cet homme au discours souvent confus d'avoir usurpé le titre de psychothérapeute, d'avoir dirigé une association de type sectaire - l'Athanor, qu'il avait fondée à Montpellier - et d'avoir placé sous un système de contrainte physique ou morale quatre de ses adeptes dans une "colocation" dans lesquelles il incitait ses adeptes à avoir des relations sexuelles sous LSD et ecstasy.

Les juges ont aussi condamné l'ancien gourou pour avoir violé une jeune femme qui avait fréquenté la communauté lorsqu'elle avait 22 ou 23 ans, notamment lors d'un "massage tantrique". À la barre, elle avait expliqué s'être sentie forcée de "passer à la casserole" pour satisfaire cet homme qui n'admettait pas la contradiction.

Le condamné a aussi été jugé coupable du viol d'une ex-compagne, active à ses côtés au sein de l'Athanor. Cette femme d'une cinquantaine d'années a dans un premier temps été poursuivie pour complicité, avant de bénéficier d'un non-lieu et de se porter partie civile, estimant avoir été également sous son emprise et avoir été violée.

Les juges ont en outre estimé que l'ex-gourou était coupable de viols sur deux ex-belles-filles lorsqu'elles étaient mineures et de corruption de mineure sur sa propre fille.

"Je m'excuse auprès de tout le monde d'avoir été un sombre idiot qui ne voulait jamais avoir tort", a-t-il déclaré avant que la cour se retire pour délibérer. Avant de conclure: "J'imagine leur avoir toujours laissé le choix."

Sabrine Mimouni avec AFP