Préparer l'industrie de demain

Vue virtuelle du futur campus de formation de l'IRT Jules Verne - -
Pouvoir nettoyer une aile d'avion de 20 mètres de long en un seul geste ou presque. Ou encore tester des nouveaux navires virtuellement. Voici deux exemples parmi d'autres de ce qui se trame du côté de Nantes. L'IRT Jules Verne a vu le jour il y a environ un an. Le concept est tout frais, né des investissements d'avenir. IRT, Institut de Recherche Technologique. On en compte huit en France. Celle de Nantes est dédiée aux technologies. Avancées de production pour les structures composites, métalliques et structures hybrides, pour les néophytes ces termes semblent barbares. Et pourtant l'aéronautique ou l'automobile en ont bien besoin. Pendant des années beaucoup ont pesté et regretté l'absence de liens entre la recherche et les entreprises. Impossible désormais pour les deux de s'ignorer surtout que les initiatives ne manquent pas.
Disposer de matériaux plus légers, plus résistants voire recyclables. C'est l'enjeu pour toutes les industries. Car il y a les contraintes réglementaires. Notamment limiter les émissions de CO2 des véhicules et réduire leur poids en conséquence de 40%.
Automobile, aéronautique et énergies marines
L'univers de l'automobile est donc en toute logique présent à l'IRT à travers des grands noms comme Renault, PSA, Faurecia et Plastic Omnium. Mais aussi le naval. Nous sommes à Nantes après tout. A travers DCNS et STX.
L'aéronautique également. La région a un vrai savoir-faire en la matière. EADS, Daher, Constellium ont rejoint le mouvement. Enfin les énergies marines renouvelables avec un acteur de poids Alstom. L'idée ingénieuse est d'associer des entreprises dont les centres d'intérêt sont proches. On ne construit pas une voiture comme un Airbus mais les technologies sont transversales.
Des robots proches des humains
Là encore l'argent est le nerf de la guerre. Rassembler des compétences permet de réduire les coûts. Un démonstrateur de nez d'avion représente tout de même un investissement de 5 millions d'euros. Chacun a donc mis la main à la poche. A part égale entre les entreprises et l’État, 120 millions d'euros chacun. Sans oublier les ETI mais aussi les PMI-PME représentées à travers un GIE au nom évocateur Albatros. Certaines plus petites entreprises peuvent porter des projets. Enfin les collectivités apportent leurs contributions pour un montant total non négligeable de 350 millions d'euros.
Pas de blabla mais des résultats. L'IRT Jules Verne est très actif. Après un an de travail des réalisations concrètes seront bientôt dévoilées. La première porte le nom de Robofin: comment optimiser la réalisation des pièces de très grande dimension. Les robots doivent pouvoir se déplacer et aussi côtoyer les employés sans crainte d'accident. Ou encore manipuler des charges lourdes à une cadence élevée.
Le deuxième dossier en cours concerne le naval avec la création de bassins numériques. Oubliés les bassins d'essais trop coûteux. Il sera bientôt possible de modéliser les navires de nouvelles générations.
Offrir des formations qui manquent encore
L'IRT Jules Verne a un plan d'action jusqu'en 2020 mais certains projets n'attendront pas. Ils seront livrables dans un, deux ou trois ans. Ce centre de recherche mutualisé n'oublie pas le monde qui l'entoure. Objectif: la création d'entreprise. Mais aussi séduire les jeunes. C'est pourquoi l'IRT lance officiellement ce mardi un centre national de formation par alternance.
L'aéronautique et le naval cherchent à recruter, ils manquent de bras. Un campus de formation doit donc voir le jour. 7.500 m2 et 30 millions d'euros d'investissement. Et un horizon: la rentrée 2015. En attendant les réseaux se mettent en place. 500 étudiants prévus à temps plein.
Dans la moitié des cas ces formations doivent répondre à des besoins qui ne sont pas couverts jusqu'à présent. Et c'est bien là que le bât blesse. L'alternance souffre d'un déficit d'images. Il est peu développé encore par rapport à ce qui se passe chez notre voisin allemand. Et ce n'est pas faute de le dire depuis longtemps.Le virage est nécessaire quand on sait que l'industrie représente encore 70% des exportations de la France.