Mon vêtement peut créer des emplois

Chaque année, les Français se débarrassent de 700.000 tonnes de textile. Seulement 150.000 sont recyclés. C'est pourtant un gisement pour notre économie. Redonner de la valeur à des produits et créer de l'emploi local. En trente ans, le Relais est devenu leader dans le secteur et affiche de nouvelles ambitions.

Trier ses vêtements n'est pas toujours habituel pour les Français. Ceux qui ont l’œil ont peut-être déjà repéré ces containers siglés Le Relais. Il y en a plus de 15.000 à travers toute la France. Des vêtements, du linge de maison mais aussi des textiles sont collectés. Le Relais a mis en place une filière complète. Une collecte à grande échelle: 28 établissements régionaux, 15.800 conteneurs, 600 véhicules, 100.000 m2 d’entrepôts.

Sur un site, ce sont environ 16 tonnes qui sont traitées tous les jours. Un premier tri autour des "craqueurs" qui ouvrent les salles. Sur un tapis roulant les textiles défilent à vive allure. Les salariés les jettent dans des bacs adaptés en fonction des matières. Ceux qui sont en bonne état finiront dans une des 70 boutiques Ding Fring. Il faut six mois de formation pour savoir reconnaître juste au toucher la qualité du textile. Les salariés sont très impliqués car le Relais donne souvent une seconde chance à ceux qui n'ont plus d'emploi. 60% de salariés sont en contrat, 40% en insertion. Un nouvel emploi est créé chaque semaine. On en dénombre 2.200 au total.

Doubler le nombre de sites

Le Relais innove aussi dans le domaine du recyclage. Il y a les textiles exportés vers l'Asie et l'Afrique. Chaque pièce est trouée avant emballage pour éviter la réutilisation. Les vêtements trop abimés trouvent une autre utilité. C'est ainsi qu'est né l'isolant thermique et acoustique Métisse mis sur le marché en 2007. Autre projet original B-a Ba: à partir de textiles en coton en fin de vie, broyés, on obtient une poudre 'floc'. Elle peut être colorée et projetée sur des surfaces pour donner un nouvel aspect à des meubles ou des objets. Des poignées de portes, des meubles de camping et même des lampadaires changent ainsi de physionomie.

Le Relais aimerait que les Français prennent conscience des enjeux de la filière du textile. Donnez ses vêtements pour créer des emplois locaux. Il compte doubler le nombre de sites d'ici à 2015. A la clé la création de 2.000 à 3.000 emplois.

Nathalie Croisé de BFM Business