Moins de plastique dans nos supermarchés ?

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Autant l'annoncer d'emblée, les bio-plastiques représentent aujourd’hui 0,05 % du marché des sacs en plastique en Europe. 250 000 tonnes de bioplastiques contre 8 millions de tonnes en polyéthylène. Le polyéthylène arrive du Moyen-Orient ou d’Asie. Il est ensuite transporté par camions aux usines.
Les matières végétales sont une solution. Du maïs, de la pomme de terre ou encore du blé. A partir de ces matières d'origine végétale, des sacs plastiques ou pour fruits et légumes peuvent être fabriqués selon des procédés quasiment identiques à ceux utilisés pour les plastiques traditionnels. Seule différence de taille quand on se rend dans une usine qui utilise du maïs: cette délicate odeur de pop-corn qui vous entoure.
Les usages sont multiples: dans la grande consommation, des couverts, des gobelets, des cotons-tiges, des couches-culottes, des composants pour pneumatiques,des liens de parachute,des coques de téléphone et même des os à mâcher pour chiens. Sans parler de l'agriculture: des films de paillage pour recouvrir les terres non cultivées et même dans l'industrie, des sacs pour cimentiers.
Une norme pour le "biodégradable"
Une dizaine d'entreprises y sont dédiées en France. Parmi les grands noms Roquette, Novamont, Sphère ou encore Barbier. Tous réunis au sein du Club Bio-plastiques depuis 2004.
Les vertus des ces bio-plastiques: être bio-dégradables. Au contact de micro-organismes ils peuvent se décomposer en matière organique et en eau. Ils peuvent aussi être compostées. Certaines agglomérations y travaillent d'ailleurs activement. C'est ainsi que Lorient a décidé de valoriser ses déchets organiques. La démarche est simple: collecter toutes les épluchures, les restes de repas ou encore les cartons souillés dans un sac biodégradable et ensuite valoriser tous ces déchets. En 2011, ce sont 2750 tonnes de compost qui ont été produites.
Si vous avez la fibre écolo, attention à ne pas vous faire avoir. La biodégradabilité est normée. Un label OK Compost garantit une biodégradabilité de 90 % en 6 mois au maximum. Il ne faut pas se tromper: les plastiques fragmentables sont une plaie. Ce sont les oxo-dégradables. On en trouve encore en grande qualité dans les grandes surfaces. Ils partent en fragment ou en confettis. Autant de déchets irrécupérables dans la nature et qui mettent au moins un siècle à disparaître. sans parler de l'impact sur les animaux.
Bientôt la deuxième génération ?
Quand on parle matières végétales pour fabriquer des plastiques, des voix s'élèvent pour dénoncer l'utilisation de l'alimentation à des fins non...alimentaires. Ne pas oublier que ce que nous produisons n'arrive pas dans les pays les plus demandeurs. On pourrait dire hélas. Par ailleurs Passion Céréales, l'association qui rassemble les professionnels rappelle que la mission première de l'agriculture est de répondre aux besoins alimentaires mais elle peut proposer des solutions aux enjeux de raréfaction des ressources fossiles. Un chiffre pour replacer le contexte: en 2012, l’industrie mondiale des bio-plastiques a mobilisé près de 150 000 tonnes de pommes de terre et de céréales soit moins de 0,02 % de la production agricole mondiale. Les bio-plastiques restent encore 1,5 à 4 fois plus chers que les plastiques conventionnels Pour se développer, les volumes devront augmenter. Dans ce contexte, le secteur réfléchit déjà, à l'image des biocarburants, à la deuxième génération. Utiliser les résidus et non le produit bruit.
La réglementation fera peut-être bouger les lignes. Les sacs de caisse sont devenus payants. Désormais ce sont les sacs à usage unique qui devraient être taxés. Cela devrait être chose faite le 1er janvier prochain.