Les consommaters encore dans le flou sur l'origine des poissons

Que ce soit en grande surface, mais plus encore sur les étals des marchés ou des poissonneries, les étiquettes sont souvent trompeuses, dénonce l'association de consommateurs CLCV. (Illustration) - Guillaume Bavière – Flickr - CC
En matière de poisson, ne comptez même pas naviguer à vue. Les étiquettes, censées vous informer ne sont, dans la plupart des cas, que des leurres. Avant les fêtes, l'association CLCV met à nouveau en garde les consommateurs. Ainsi, dénonce-t-elle vendredi la persistance de problèmes sur l'étiquetage de l'origine ou de l'espèce des poissons, demandant aux pouvoirs publics de sanctionner ces manquements.
L'association avait déjà réalisé une première enquête en juin dernier sur les produits transformés à base de poisson, révélant que dans 80% des cas, la composition de ces aliments restait imprécise,et remplacée par des dénominations floues comme "chair" ou "pulpe de poisson".
Le nom scientifique de l'espèce, garantie peu respectée
Cette fois, la CLCV s'est penché sur les poissons eux-mêmes, au travers d'une enquête menée dans 21 départements sur 111 points de vente (grandes surfaces, poissonnerie, marchés...).
Elle a notamment étudié les mentions de l'espèce et de l'origine affichées sur 280 poissons (cabillaud, lotte, merlan, sole et saumon) entre le 13 et le 16 décembre. "Pour les poissons pêchés en mer, la mention du nom scientifique n'est présente que dans la moitié des cas", indique l'association dans un communiqué. Pour les poissons d'élevage, elle n'apparait pas dans un tiers des produits.
Or, "pour le consommateur, la mention scientifique garantit pourtant l'espèce précise qui est commercialisée", ajoute-t-elle, laissant ainsi entendre que son absence pourrait être le signe de fraudes sur l'espèce. L'association indique que cette mention est davantage présente dans les grandes surfaces que dans les commerces de détail.
Les zones de pêche pratiquement pas indiquées
Concernant les indications des zones de pêche et des catégories d'engins utilisés, qui doivent être précisées depuis décembre 2013 en vertu d'un nouveau règlement communautaire européen, le manque d'information est encore plus criant. Ces indications ne sont présentes que dans 10% des cas, note la CLCV.
Pour le saumon, la mention du pays d'élevage est certes assez fréquente - elle apparait dans 82% des cas - , mais elle n'est pas pour autant généralisée, déplore-t-elle. "Au vu de cette enquête, nous demandons une pleine application des règles d'étiquetage et que des contrôles soient effectués, rendus publics et les manquements sanctionnés", conclut la CLCV.