Le génome du café arabica séquencé en vue de sa préservation

Café arabica torréfié. (illustration) - Hideya Hamano - Flickr - CC
Vers l'extinction de la variété arabica en 2080? Ce scénario catastrophe paraît insensé, mais il a pourtant été évoqué dès 2012 par une étude britannique de la Royal Botanic Gardens de Kew, publiée dans la revue collaborative PLOS. De nombreuses menaces pèsent sur l'avenir du café et plus particulièrement de l'arabica, la variété de café la plus prisée, mais aussi la plus fragile.
L'enquête en question portait sur des variétés éthiopiennes menacées par les maladies et le réchauffement climatique. Une variété issue de la même provenance a été retenue pour que son génome soit séquencé, autrement dit pour que sa carte génétique complète soit établie.
Le génome du café robusta avait quant à lui déjà été décrypté, il y a deux ans. Si les chercheurs de l'Université de Californie, Davis, ont choisi le Geisha, c'est avant tout pour la richesse de ses arômes. La plante est cultivée dans les montagnes à l'est du pays.
Une question de sauvegarde
Le but de la manœuvre est de contribuer à la perpétuation de l'espèce et de la rendre plus robuste.
"Le nouveau séquençage du génome du café arabica contient des informations cruciales pour le développement de variétés de haute qualité, plus résistantes aux maladies et susceptibles de s'adapter au changement climatique qui menace la production mondiale de café dans les trois prochaines décennies", explique le docteur Jean Medrano, de l'Université de Californie, Davis.
L'équipe qui a mené à bien ce séquençage estime que le Geisha comprend 1,19 milliard de paires de bases d'ADN, soit environ un tiers de ce que contient le génome humain. Il est aujourd'hui cultivé avec succès en Californie, près de Santa Barbara, où il s'est habitué à une nouvelle latitude de 19°, soit plus au nord que n'importe quelle autre exploitation. L'arabica est très sensible aux conditions d'hygrométrie et d'acidité du sol. L'équipe internationale de chercheurs espère aussi que ces travaux bénéficieront aux exploitations locales.
>> Ci-dessous, une vdéo en anglais d'UCDavis présentant cette recherche