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La Seine-et-Marne ne veut plus être "la poubelle de l’Ile-de-France"

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Le département de Seine-et-Marne concentre 80% des déchets d’Ile-de-France et pourrait en accueillir encore plus. Les associations et les élus s'inquiètent de l'annulation d'un moratoire qui devait interdire temporairement l'installation de décharges supplémentaires.

La majorité des déchets produits en Ile-de-France atterrit en Seine-et-Marne. A lui seul, le département recueille et traite 80% des déchets de la région et craint que la situation ne s'aggrave. En effet le 9 mars dernier, le tribunal administratif de Paris a annulé une partie du PREDEC, le plan régional de prévention et de gestion des déchets issus des chantiers des travaux publics d'Ile-de-France.

Ce dernier prévoyait notamment un moratoire, stoppant pour trois ans la création et l'extension des déchetteries de Seine-et-Marne. Une décision justifiée au motif notamment qu'une telle interdiction ne pouvait être faite à l'échelle d'un département entier. 

Cette annulation fait craindre le pire aux habitants, notamment avec les chantiers du Grand Paris qui se multiplient et qui vont engendrer la gestion de 43 millions de tonnes de déchets supplémentaires. A Isles-lès-Villenoy, sur le site d'une ancienne carrière qui accueillera bientôt 148.000 tonnes de déchets par an, Astério Fernandez, président d'une association de défense de l'environnement s'inquiète.

"Le moratoire est supprimé, rien n'empêchera les exploitants d'anciennes carrières de demander des autorisations. Il y en a déjà eu de demandées antérieurement à 2015, qui sont restées dans les tiroirs. Il se peut que ces demandes ressortent, donc nous rdéchestons vigilants", explique-t-il. 

"Un sentiment d'injustice"

La Région a décidé de faire appel de la décision du Tribunal administratif, Chantal Jouanno, vice-présidente de la région Ile-de-France ne comprend pas les motifs d'annulation et affiche son soutien aux habitants du département.

"Quand on fait le tour de la Seine-et-Marne, quand on rencontre les habitants, on nous dit: le Grand Paris on en paye les impôts, on en reçoit les déchets mais on n'a aucun bénéfice du Grand Paris, donc oui ce sentiment d'injustice, on ne peut pas y être insensible", assure l'élue. 

Jean-Jacques Barbaux, le président du Conseil départemental de Seine-et-Marne, espère que l'action de la Région aboutira, bien conscient du problème de déchets dans son département.

"Je la soutient parce qu'elle va dans le sens que je souhaite pour mon département: s'organiser pour ne pas subir et puis surtout mettre en place une véritable filière de traçabilité de ses déchets et pas seulement les enfouir", ajoute-t-il.

Ils espèrent que le moratoire pourra être remis en place au plus vite, pour éviter que de nouvelles décharges ne s'implantent dans le département.

Carole Blanchard avec Jeanne Daudet