Fukushima: un rat à l'origine de la panne d'électricité?

Le cadavre d'un rat a été découvert dans la centrale de Fukushima. Le rongeur pourrait être l'origine du court-circuit, lundi, qui a paralysé le système de refroidissement de la centrale. - -
La simple présence d'un rat pourrait être à l'origine de la panne de courant qui a interrompu lundi les systèmes de refroidissement des piscines de la centrale nucléaire de Fukushima.
"Nous avons confirmé la présence d'un petit animal", a expliqué un porte-parole de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) en présentant une photo prise du dessus sur laquelle le cadavre du "petit animal" en question ressemble clairement à un rat d'une quinzaine de centimètres.
Le rat, conducteur, aurait pu faire jonction entre deux connexions électriques et faire disjoncter les équipements.
"Il faut cesser de confier la gestion de cette crise à Tepco"
"Qu'un rongeur puisse s'introduire dans les installations, c'est de l'ordre du prévisible, non?", s'étonnent les experts.
"Cela fait deux ans que l'accident dure, et Tepco continue d'oeuvrer aussi piteusement", s'agace le professeur de régulation nucléaire Muneo Morokuzu de l'Université de Tokyo.
"Il faut cesser de confier la gestion de cette crise à Tepco", renchérit sur Twitter le sénateur de droite Masahisa Sato.
Et d'ajouter: "vulnérables à un rongeur, les équipements le sont aussi au terrorisme".
Deux ans après le drame, les moyens déployés sont en effet loin d'être sûrs comme le montrent les photos de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) elle-même. Une partie des tableaux de distribution électrique se trouve dans des remorques de camion d'où sortent plusieurs câbles servant à l'alimentation des systèmes de refroidissement. Le tout semble vaguement protégé de la pluie par des bâches.
Tepco a mis trois heures à faire publiquement état de la situation
Pour sa défense, Tepco a estimé que même en l'absence de courant, la situation ne s'aggraverait pas instantanément et qu'elle aurait le cas échéant le temps de trouver une solution sans même disposer d'un second dispositif prêt à l'emploi, selon les explications du porte-parole Masayuki Ono.
D'après lui, ce n'est pas de chance car Tepco avait justement l'intention de mettre ces distributeurs à l'abri à la fin de ce mois-ci. "Au départ, dans une situation d'urgence, des gens ont pris de gros risques pour installer des systèmes au plus vite, mais depuis tout est resté en l'état", insiste Shigearu Aoyama, exigeant que des experts puissent aller inspecter le site au plus vite.
Non seulement Tepco fait preuve de laxisme mais en plus n'a pas retenu les leçons de la crise, critiquent les médias locaux. La compagnie a en effet mis trois heures à faire publiquement état lundi soir de cette situation.