Eiffage: une autre vision de la ville durable

À défaut de retour complet à la nature, les hommes se projettent dans la ville de demain. La population sera de plus en plus dense: comment vivre mieux, se chauffer mieux et se déplacer mieux. Eiffage a ainsi décidé de phosphorer. Le 4e groupe européen du BTP et des concessions dévoilait ses intentions à l'occasion de la semaine du développement durable.

Cela fait 6 ans que Eiffage a entamé une réflexion approfondie sur la ville de demain. Plus qu'une agitation de méninges, c'est un vrai laboratoire de recherche et de prospective qui a vu le jour. Son nom: Phosphore. On ne peut trouver meilleur nom. Construction, travaux publics, énergie, branche métal et concessions rien ne s'y laisse au hasard pour un groupe dont le chiffre d affaires est de 14 milliards d'euros.

Aucune ville ne ressemble à une autre c'est pourquoi la dimension locale est privilégiée. Pas question de faire des plans sur la comète mais de travailler grandeur nature. On rentre ainsi dans la 3e dimension celle de la 3D. Marseille, Strasbourg mais aussi l'agglomération de Grenoble servent de terrain d'expérimentation. Phosphore ce sont trois grands axes: transport, énergie renouvelables et qualité de vie.

Solidarité énergétique et bâtiments modulables

Certaines idées ne sont pas plus innovantes que d'autres comme celle de créer un hub multimodal pour isoler les flux de véhicule en transit.

Oubliée aussi la voiture, place au tramway, au vélo et pourquoi pas la marche à pied. Là où Eiffage apporte un vrai plus, c'est avec le concept de solidarité énergétique: ne plus penser à l'échelle d'un bâtiment à énergie. Positif mais de tout un quartier. Et surtout lier immeubles neufs et plus anciens. L'objectif est de mutualiser les dispositifs de production de ces énergies. De la biomasse à l'échelle d'un quartier prend une autre dimension qu'à la simple échelle d'un bâtiment. L'idée ne fait pas son chemin que chez Eiffage. Les spécialistes travaillent sur les quartiers verts. On peut signaler aussi le Projet Hikari de bâtiments communicants à Lyon avec un autre grand nom Bouygues immobilier. Mais nous sommes dans la construction neuve. Et le parc immobilier ne se renouvelle que d'1% par an.

Des rues qui s'adaptent

Cette utilisation des énergies renouvelables va changer la donne au niveau d'un territoire. Avec une question: Est ce que l'on peut reconstruire avec une économie locale? Et finalement reprendre une part de la production d'énergies la production renouvelables. Cette question cruciale sera au cœur du débat sur la transition énergétique. Quand notre maison pourra fournir l'électricité pour notre voiture chacun sera son petit producteur. Autre idée innovante: le référentiel haute qualité de vie qu'a défini Eiffage. À l'étude des logements modulables adaptés à l'évolution des modes de vie, un meilleur partage des espaces publics ou encore la prise en compte de la biodiversité. Sans pour autant faire pousser des tomates sur tous les toits. La rue peut aussi s'adapter à l'habitant: une signalisation lumineuse et au sol qui change en fonction des besoins que ce soit un passage sécurisé pour la sortie de l'école ou la nuit une lumière qui augmente au passage d'un habitant du quartier. Des pistes à l'horizon 2030 mais Eiffage est disposé à les mettre en action dès que possible.

Ces réflexions sont aussi une bonne opportunité de reprendre le dialogue avec les communautés. Les maires ont un rôle central et une impulsion à donner. Avoir envie de vivre dans une ville avec une autre visage. Eiffage comme tous les autres ne peut pas avancer seul. À ses côtés, Dassault systèmes ou encore Poma, petit poucet mais grand nom des solutions de transports par câble. La réglementation évolue et la construction ne peut pas passer à côté des quelques millions d'euros investis dans Phosphore et les 7 brevets déposés depuis le début de l'aventure ont permis à Eiffage de gagner quelques appels d'offres Eiffage a été le premier à s'engager aussi activement. La concurrence est rude désormais mais si c'est pour le bien de l'environnement. Le développement durable est aussi un business.

Nathalie Croisé de BFM Business