Dénonçant de l'"écoterrorisme", Darmanin va "s'assurer qu'aucune ZAD ne se construise" à Sainte-Soline

Selon le ministre de l'Intérieur, plus d'un millier de gendarmes vont rester sur le lieu de la manifestation à Sainte-Soline pour éviter qu'une ZAD ne s'implante contre la construction d'une "mégabassine".

Il avait déjà exprimé son soutien aux forces de l'ordre samedi, lors de la première journée de mobilisation contre la construction d'une "mégabassine" à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres. Ce dimanche, Gérald Darmanin prend la parole pour dénoncer le "mode opératoire" des manifestants, qui relève selon lui de "l'écoterrorisme". Quarante personnes "d'extrême-gauche" fichées S ont été identifiées sur les lieux, ajoute-t-il lors d'un point presse.

Une centaine de contraventions ont été dressées lors de ce week-end de manifestation. Le ministre affirme également que plus d'un millier de gendarmes vont se maintenir sur place "le temps de s'assurer qu'aucune ZAD ne se constuise".

"Nous n'acceptons pas que des personnes s'installent sur des terrains publics. (...) Nous laisserons autant qu'il le faudra des gendarmes sur place pour garder ce site des bassines", a-t-il martelé, dénonçant des "activistes extrêmement violents" envers les gendarmes et les agriculteurs.

Après la mention par le ministre d'"écoterrorisme", Jean-Luc Mélenchon dénonce de son côté un "dérapage" de Gérald Darmanin. Le député LFI Eric Coquerel dénonce pour sa part "une honte et une insulte vis-à-vis de toutes les victimes du terrorisme" sur Twitter. Le porte-parole du NPA, Philippe Poutou, pointe également les "provocations" du ministre.

"Quand il déclare la guerre aux manifestant-es quelqu’ils soient et agresse la liberté de contestation, pourrions-nous alors parler de 'darmano-terrorisme'?", écrit-il sur Twitter.

Soutien à gauche, critiques à droite

Alors que la gauche apporte depuis samedi son soutien aux manifestants - Sandrine Rousseau a exprimé son "soutien pour que l’eau reste un bien commun" tandis que Jean-Luc Mélenchon a appelé a protéger l'eau "contre l'accaparement de certains" -, à droite de l'échiquier politique, on préfère dénoncer la violence des manifestants.

Pour le député RN Jordan Bardella, qui dit apporter son "soutien aux gendarmes et aux agriculteurs", "l'extrême-gauche fait preuve de violence et l'État de faiblesse". Le député LR, Éric Ciotti, dénonce quant à lui les "nervis d'extrême-gauche" qu'il qualifie encore de "dégénérés" dans un tweet en réponse à Jean-Luc Mélenchon.

Après qu'une canalisation alimentant l'exploitation d'un agriculteur en eau a été sectionnée par des manifestants ce dimanche, le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimenaire Marc Fesneau dénonce sur BFMTV un manque de "démocratie".

"Une ultra-minorité, très violente et très visible, a décidé d'en découdre. C'est plutôt des solutions que je cherche plutôt que de la violence sur le terrain, or manifestement des gens ont fait le choix de la violence", déclare-t-il.

Elisa Fernandez