Comment faire baisser la température dans les zones urbaines?

La tour Eiffel et le soleil - Image d'illustration - JOEL SAGET / AFP
Les températures grimpent cette semaine en France, ce qui se ressent en particulier dans les zones urbaines. "La chaleur est accentuée la nuit dans les grandes agglomérations. Cet effet est appelé îlot de chaleur urbain", écrit Météo France ce jeudi.
Les villes "sont des espaces très minéraux avec des formes urbaines qui ne permettent pas l'aération des espaces, et donc il y a un stockage de la chaleur qui a du mal à se disperser, notamment la nuit", explique jeudi sur BFMTV Solène Marry, docteure en urbanisme à l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).
A Paris, entre la place de la République bétonnée et le canal Saint-Martin voisin, on peut parfois observer une baisse de 7 degrés, grâce à la présence d'arbres et surtout de l'eau du canal. La différence de températures nocturnes entre la capitale et les zones rurales est de l'ordre de 2,5 °C en moyenne annuelle, écrit Météo France et ces disparités "peuvent atteindre 10°C en été".

Végétaliser pour rafraîchir
Plusieurs interventions peuvent permettre d'atténuer dans les villes ces pics localisés de chaleur, ou de créer, à l'inverse, des îlots de fraîcheur. "Une étude a montré que le fait d'associer un parc urbain à une étendue d'eau maximise le potentiel de rafraîchissement et peut faire baisser de l'ordre de 6 degrés la température", explique Solène Marry.
Rendre les sols perméables peut également avoir un effet de rafraîchissement, continue-t-elle.
"Pas mal de villes, comme Berlin ou Copenhague, ont des stratégies de villes-éponges donc il faut vraiment essayer de désartificialiser nos sols pour rafraîchir mais aussi avoir des co-benefits" c'est à dire avoir des effets positifs sur d'autres points que la chaleur, comme "la biodiversité, la limitation des inondations, la santé, le bien-être..."
"La végétalisation des cours d'école réalisée, entre autres, par les collectivités de Paris ou de Bordeaux, a des bénéfices en terme de rafraîchissement pour les écoliers", mais ces lieux peuvent aussi "devenir des îlots de fraîcheur pour les habitants à proximité de chez eux", explique Solène Marry.
Peindre les toits en blanc
Au niveau de l'urbanisme les couleurs de certaines surfaces peuvent également influencer les températures. Sur des toitures noires, le thermomètre "peut monter jusqu'à 80°C quand il ne fait que 26°C à l'extérieur", explique sur BFMTV Amandine Richaud Crambes, ingénieure urbaniste et directrice de la Fabrique des Mobilités. "Il suffirait de les peindre en blanc, on baisserait déjà à 40°C, 45°C". Et si les toits étaient végétalisés, la température pourrait tomber à 25°C.
Dans la course à la mairie de Paris, les promesses écologiques proposant de rafraîchir la ville se sont multipliées chez, les trois candiates restantes au second tour. Anne Hidalgo (PS) propose, entre autres, de créer de grandes forêts urbaines, Rachida Dati (LR) de végétaliser les quartiers particulièrement minéralisés et Agnès Buzyn (LaREM) de créer des rues-jardins dans tous les quartiers de Paris.
