SONDAGE BFMTV. Canicule: pour 7 Français sur 10, déployer la climatisation est uniquement une solution de court-terme

Une climatisation, le 18 avril 2023 à Capesterre de Marie Galante. - Olivier MORIN / AFP
L'Hexagone vient de connaître le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré, avec un épisode de canicule extrême qui touche progressivement à sa fin ce mercredi 2 juillet. Si certains Français se sont rués sur les climatiseurs pour faire face aux très fortes chaleurs, ce remède ne fait pas l'unanimité, du moins sur le long terme.
Selon un nouveau sondage Elabe pour BFMTV publié ce mercredi, la climatisation est uniquement une solution de court-terme pour plus de 7 Français sur 10. 71% des sondés estiment qu'il faut se concentrer sur d'autres solutions pour rafraîchir les villes et pour lutter contre le dérèglement climatique, responsable d'une hausse de l'intensité et de la fréquence des vagues de chaleur. Une opinion majoritaire chez toutes les catégories de population et électorat.
À l'inverse, 28% estiment que le déploiement à grande échelle de la climatisation est la principale action à mettre en place.
Seuls 27% des Français ont une climatisation chez eux
Les systèmes de climatisation, symboles de la "maladaptation" face au changement climatique, sont de fait peu présents en France. Seuls 27% des sondés disent posséder une climatisation chez eux. Une proportion logiquement plus importante dans le sud, avec 42% dans le quart sud-est et 33% dans le quart sud-ouest.
Si le climat du sud de la France est un facteur, les moyens financiers en sont un autre. 26% des Français qui ne sont pas équipés de climatiseurs aimeraient s'en doter mais ne le font pas faute de fonds nécessaires. 65% des sondés ne sont quant à eux tout simplement pas intéressés et n'ont pas l'intention d'en acheter pour cet été ou l'été prochain.
De même sur le lieu de travail, la climatisation n'est pas la norme. Moins d'un Français sur deux (48%) affirme avoir une climatisation sur son lieu de travail. Un chiffre qui monte à 60% parmi les cadres et 56% parmi les professions intermédiaires. En revanche, seuls 36% des ouvriers déclarent en bénéficier.
42% estiment que la France n'est pas du tout prête à faire face à la canicule
Globalement, les sondés estiment que la France n'est pas encore prête pour faire face à des épisodes de canicule. 42% estiment que l'Hexagone n'est pas du tout prêt quand 48% reconnaissent la mise en place de certaines mesures d'adaptation tout en jugeant que l'on peut faire beaucoup mieux. Seuls 9% estiment que tout a été mis en place pour traverser les épisodes de canicule du mieux possible.
Pour mieux s'adapter, 34% des Français estiment que l'État est le mieux placé pour agir, suivi de près par les collectivités locales (29%) et les habitants eux-mêmes (27%).
Après la canicule meurtrière de 2003, les pouvoirs publics se sont emparés de la question et ont notamment accentué leurs opérations de prévention et de communication. S'hydrater, rester au frais, adapter sa journée et son alimentation... 72% des Français jugent qu'il est utile de recevoir des recommandations de la part du gouvernement. 27% estiment en revanche que cela est infantilisant.
Les Français modifient de fait leurs comportements en période de canicule: 75% disent boire beaucoup plus d'eau, 54% adaptent leur journée en décalant ou en annulant des sorties, comme le sport (33%), des rendez-vous (33%) ou le travail (12%), ou encore 50% mangent des choses différentes.
47% sont également en quête de fraîcheur, en prenant plus de douches (35%), en allant dans des lieux climatisés tels que des centres commerciaux (15%) ou des parcs et des piscines (13%).
La grande majorité des Français voient leur qualité de vie être impactée par la canicule. 85% estiment que leur sommeil est impacté, 83% leur vie quotidienne, 79% leur capacité à travailler ou encore 64% leur humeur.
Échantillon de 1.000 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 1er au 2 juillet 2025.