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Paul Watson: la détention du militant écologiste au Groenland à nouveau prolongée

Paul Watson s'exprime lors d'un événement à Hollywood le 8 février 2020

Paul Watson s'exprime lors d'un événement à Hollywood le 8 février 2020 - Charley Gallay / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

La police du Groenland a indiqué ce mercredi 2 octobre prolonger la détention du militant Paul Watson, arrêté en juillet et menacé d'une extradition vers le Japon.

La détention du militant écologiste et défenseur des baleines Paul Watson, arrêté fin juillet au Groenland en raison d'une demande d'extradition du Japon, a été prolongée jusqu'au 23 octobre, a annoncé ce mercredi 2 octobre la police groenlandaise.

"Le tribunal du Groenland a décidé que Paul Watson devait rester détenu jusqu'au 23 octobre 2024 afin d'assurer sa présence dans le cadre de la décision d'extradition" du gouvernement danois face à la demande du Japon pour une affaire liée à son combat pour les baleines, a indiqué la police dans un communiqué.

Le tribunal du Groenland "a décidé aujourd'hui que Paul Watson devait être maintenu en détention jusqu'au 23 octobre 2024 afin d'assurer sa présence dans le cadre de la décision d'extradition", a indiqué la police groenlandaise dans un communiqué.

"Malheureusement, ce n'est pas une surprise. La cour n'a pas changé de position", a dit à l'AFP Julie Stage, une avocate de Paul Watson, qui a fait appel de cette décision.

"Tout cela repose sur une fausse accusation portée par une entreprise criminelle, l'industrie japonaise de la chasse à la baleine", a dit Paul Watson à son entrée au tribunal.

Rendez-vous devant la Cour suprême

Mercredi, la justice a autorisé le précédent appel de son maintien en détention interjeté début septembre. Il doit être désormais présenté devant la Cour suprême du Danemark, a ajouté le conseil du militant américano-canadien de 73 ans.

Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des océans qui porte son nom, Paul Watson a été arrêté alors qu'il était en route avec son navire, le John Paul DeJoria, pour intercepter un nouveau navire-usine baleinier nippon.

Le Japon réclame son extradition, ayant relancé une demande émise en 2012 via une notice rouge d'Interpol. Il l'accuse d'être co-responsable de dommages et blessures à bord d'un navire baleinier nippon deux ans plus tôt dans le cadre d'une campagne menée par Sea Shepherd.

Mi-septembre, les avocats du militant septuagénaire ont saisi le Rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l'environnement, dénonçant notamment le risque qu'il encourt de "subir (d)es traitements inhumains (...) dans les geôles japonaises".

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Selon eux, la demande japonaise repose sur des affirmations "fallacieuses", ce qu'ils voudraient démontrer en présentant au tribunal de Nuuk des extraits vidéos des événements, filmés par la chaine Discovery, une requête qui leur a à nouveau été refusée jusque-là.

En outre, ce délit n'est pas passible de prison dans le droit groenlandais, arguent-ils.

"Processus lent"

Au-delà de la question du maintien en détention, les avocats sont suspendus à la décision du ministère danois de la Justice de décider d'extrader ou non Paul Watson. Le ministère a indiqué que l'examen de la demande officielle d'extradition était "en cours", sans donner de calendrier.

"Le processus est lent. La police groenlandaise fait son enquête qu'elle doit transmettre au procureur général qui doit faire ses recommandations au ministre", a expliqué Julie Stage avant l'audience.

"On veut que le ministre danois prenne enfin une décision. En ce moment, ils le laissent croupir en prison, c'est franchement problématique", tempête la présidente de Sea Shepherd France Lamya Essemlali, une proche de Paul Watson.

D'après elle, les conditions de la détention provisoire du militant se sont récemment durcies.

"Ils lui ont quasiment coupé tout contact avec l'extérieur. Il n'a plus droit qu'à 10 minutes de téléphone par semaine avec sa femme", dit-elle.

T.K. avec AFP