"Les résultats sont effarants": effondrement "alarmant" de la présence d'insectes au Royaume-Uni

Une abeille sur une fleur. Photo d'illustration - UWE ANSPACH / DPA / AFP
Lentement, la vie quasi-invisible disparaît du Royaume-Uni. Une étude collaborative menée par deux associations, dont les résultats ont été publiés le 30 avril dernier, alerte sur le déclin spectaculaire du nombre d'insectes volants: -63% entre 2021 et 2024.
Le projet Bugs Matter ("Les insectes sont importants") a été mené par les deux ONG environnementales Kent Wildlife Trust et Buglife. Elles ont demandé à des milliers d'automobilistes de prendre en photo leur plaque d'immatriculation avant et après un trajet en voiture, dans l'objectif de mesurer le nombre d'insectes sur lesdites plaques.
Ce sont 25.600 trajets, soit 761.000 km depuis 2021, qui ont été géolocalisés et accompagnés de photographies de plaques d'immatriculation. D'autres données sont aussi prises en compte: durée du trajet, date ou météo au moment en question.
Un constat similaire en France?
Dr Lawrence Ball, cité par le communiqué de l'une des deux ONG, juge ces résultats "vraiment alarmants", tant l'impact s'avère délétère pour la biodiversité. Un constat partagé par Philippe Grancolas, écologue au CNRS contacté par France info:
"L'expérience est ingénieuse, c'est un bon échantillonnage écologique. Les résultats sont effarants en termes d'intensité, mais en termes de tendance, ils ne sont pas étonnants. On est dans une situation d'effondrement rapide, brutal, global".
Auprès du Monde, ce même chercheur précise que la situation est "en partie réversible". Il explique qu'il est nécessaire d'arrêter les "pressions" sur cet ensemble du vivant, notamment la destruction de leurs habitats, ou l'usage de pesticides.
Si le constat est vrai au Royaume-Uni, le spécialiste alerte sur une situation similaire en France. "Il faut se rappeler qu'en France, on perd 20.000 km linéaires de haies par an et on dégrade encore la qualité de nos zones humides. Les espèces comme les libellules, liées aux zones humides, sont des espèces qui évidemment déclinent également".