Des vagues jusqu'à cinq mètres: une houle cyclonique attendue sur tout le littoral atlantique

Un "phénomène atypique" de houle cyclonique, causé dans l'Atlantique par l'ex-ouragan Erin, va générer des vagues d'environ cinq mètres de hauteur ces mardi 26 et mercredi 27 août sur le littoral français, source de "risque" pour les usagers de la mer, prévient la préfecture maritime (Premar).
Selon Météo-France, la dépression "générera une houle énergétique avec des vagues de quatre à cinq mètres sur les rivages atlantiques et d'entrée de Manche, avec une élévation du niveau de la mer pouvant créer des submersions locales, notamment au moment des pleines mers, soit le matin en Bretagne, le soir en Aquitaine".
Plusieurs départements de la façade atlantique ont été placés mardi en vigilance jaune vague-submersion, dès ce matin autour de la Bretagne et à partir de 16 heures pour le littoral aquitain.
Des submersions locales peuvent arriver, notamment au moment des pleines mers.
Un "phénomène assez atypique"
Cette houle cyclonique, propagation de "l'onde créée par la tempête" active la semaine dernière au large de la côte est des États-Unis, est un "phénomène assez atypique", a déclaré à l'AFP le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, porte-parole de la préfecture maritime de l'Atlantique, qui lance un "message de prudence".
Les vagues sont nées à proximité de l'ex-ouragan Erin, avec des vents violents qui ont accentué la houle. Cette dernière a parcouru de très longues distances, jusqu'à arrivé sur le littoral français.
Le littoral sera confronté à la "combinaison d'une forte houle, d'un vent modéré, avec probablement du beau temps", contrairement aux tempêtes habituelles, note-t-il. "On est encore en période estivale donc cette combinaison de facteurs fait qu'il y a un risque que les usagers de la mer sous-estiment la situation."
En outre, une alerte maximale aux baïnes, ces courants marins dangereux pour les baigneurs, a été émise pour la journée de mardi sur tout le littoral de la Nouvelle-Aquitaine. La Premar rappelle que le numéro d'appel d'urgence gratuit dédié au sauvetage en mer est le 196.
Un écosystème fragile
Sur la réserve du banc d'Arguin (Gironde), langue de sable longue de quatre kilomètres à l'entrée du Bassin d'Arcachon, l'équipe chargée de la conservation du site a démonté la cabane accueillant ses équipes, par crainte d'une submersion, et a averti les ostréiculteurs établis sur place pour qu'ils puissent prendre leurs dispositions.
"C'est surtout la puissance des vagues qui est à prendre en compte", a déclaré à l'AFP Benoît Dumeau, conservateur de la réserve naturelle, disant redouter une nouvelle érosion de cet écosystème fragile où nichent de nombreux oiseaux, face à la célèbre dune du Pilat.
"On est en érosion pratiquement permanente depuis maintenant trois ans", déplore-t-il. "Comme il n'y a plus de végétation à certains endroits, dès qu'il y a du vent, ça s'érode et la marée par dessus, ça va être assez compliqué", redoute-t-il.