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Climat

"Amère déception": les négociations sur le calendrier des prochains rapports du Giec sur le climat dans une impasse

Cette photo prise le 3 août 2022 montre le lac asséché de l'Entonnoir, connu sous le nom de lac du Bouverans, à Bouverans, dans l'est de la France.

Cette photo prise le 3 août 2022 montre le lac asséché de l'Entonnoir, connu sous le nom de lac du Bouverans, à Bouverans, dans l'est de la France. - SEBASTIEN BOZON / AFP

Les experts climatiques mandatés par l'ONU, réunis depuis ce lundi 24 février en Chine en l'absence notable des États-Unis, n'ont pas réussi à faire adopter le calendrier et le contenu de leurs travaux scientifiques par les représentants mondiaux face à l'opposition de certains pays pollueurs.

Ce sont des rapports très scrutés. Les experts climatiques mandatés par l'ONU, réunis depuis ce lundi 24 février en Chine en l'absence notable des États-Unis, n'ont pas réussi à faire adopter le calendrier et le contenu de leurs travaux scientifiques par les représentants mondiaux.

L'objectif de cette réunion à Hangzhou, était de savoir à quel rythme le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), créé en 1988 pour informer les décideurs politiques, remettrait ses prochains travaux scientifiques et quel en serait le contenu.

Alors que le groupe vient d'entamer le 7e cycle de ses travaux, l'enjeu était de savoir si les trois parties principales du rapport final - couvrant la science physique, les impacts climatiques et les solutions pour réduire les niveaux de gaz à effet de serre - pourraient être rendues assez rapidement pour servir de base scientifique au "bilan mondial" de l'ONU Climat en 2028.

Un calendrier accéléré évoqué

Cette synthèse, établie tous les cinq ans pour analyser les efforts de l'humanité pour respecter l'accord de Paris, est un document clé des négociations climatiques annuelles.

Pour la Coalition pour la haute ambition, qui regroupe des pays européens et des pays climatiquement vulnérables, fonder le rapport clé de 2028 sur de solides données scientifiques actualisées constituait un élément crucial du respect de l'accord de Paris de 2015.

De nombreux pays riches et les nations en développement les plus exposées, notamment les petits États insulaires, étaient favorables à un calendrier accéléré arguant que les travaux permettraient aux pays de s'appuyer sur les données scientifiques récentes.

Une "amère déception"

Mais ils se sont heurtés aux objections de certains pays producteurs de pétrole ou grands pollueurs dont les émissions augmentent. La Chine, l'Arabie saoudite, la Russie et l'Inde font partie des pays qui jugeaient le calendrier proposé trop précipité, selon le compte-rendu des sessions précédentes établi par l'Institut international du développement durable.

Les négociations à Hangzhou ont duré plus de 24 heures et se sont achevées tard dans la nuit de samedi à dimanche par un accord prévoyant la poursuite des travaux mais sans fixer de calendrier pour le rendu de ces travaux.

Une "amère déception", a réagi Zhe Yao, conseiller politique mondial de Greenpeace Asie de l'Est. Cette impasse "ne sert que ceux qui souhaitent retarder l'action climatique, mais les pays vulnérables ne peuvent plus attendre", a déclaré Zhe Yao. "Le temps ne joue pas en notre faveur", a averti Inger Andersen, responsable du programme des Nations unies pour l'environnement, qui avait appelé à des résultats "ambitieux" lors des négociations.

S.C avec AFP