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Climat

Bordelais: des vendanges précoces et une récolte qui s'annonce très maigre

(Image d'illustration)

(Image d'illustration) - Pascal Guyot - AFP

En raison du gel du mois d'avril, les vendanges seront historiquement faibles cette année. Exemple au château Latour-Martillac (Graves), où la récolte de raisins blancs vient de débuter.

C'est le début des vendanges au château Latour-Martillac, propriété aux portes de Bordeaux, rapporte ce jeudi Sud-Ouest.

Au total, 15 personnes sont chargées de récolter les raisins blancs dans cette propriété qui s'étend sur 50 ha (40 ha de raisins rouges et 10 ha de raisins blancs). Il faudra attendre la mi-septembre pour récolter les raisins rouges qui ne sont pas encore mûrs.

Les vignes touchées par le gel d'avril

Si les vendanges sont si précoces cette année, c'est en raison des mauvaises conditions météorologiques qui ont frappé les vignes françaises dans la nuit du 27 au 28 avril.

"Les températures sont descendues jusqu’à -4°C. La vigne, déjà bien poussée, a été très touchée. Une partie du travail de nos équipes était anéantie," explique Valérie Vialard, maître de chai au château Latour-Martillac à Sud-Ouest. Un tel phénomène de gel ne s'était pas produit depuis 1991.

"On s'attend à rentrer moitié moins de blancs qu'une année classique"

Conséquences dévastatrices directes dans la Région du Bordelais: des pertes énormes dans la récolte de 2017.

"On s’attend à rentrer moitié moins de blancs qu’une année classique, la perte étant estimée à un tiers sur les rouges. Un coup sur la tête", déplore Tristan Kressmann, propriétaire du château.

Comme l'explique Sud-Ouest, le Bordelais subirait de fait une perte de 40% des volumes par rapport à une moyenne quinquennale (2012-2016).

Privilégier la qualité à la quantité

Pourtant, récolter moins de raisins ne signifie pas travailler moins dans ce château, qui privilégie la qualité à la quantité.

"Il faut continuer à entretenir les parcelles gelées – enlever les herbes, par exemple – et y passer ensuite plusieurs fois pour ramasser les quelques grappes et ce, en fonction des maturités décalées. Le tout en espérant que cela ne revienne pas plus cher que le maigre bénéfice attendu", précise Valérie Vialard.

La propriété se fixe par ailleurs deux objectifs: produire un "Premier vin, plus rémunérateur" pour l'année 2017 et penser le millésime 2018.

Pauline Armandet