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Dans le Doubs, la guerre de la baguette est déclarée entre artisans et industriels

Des baguettes "tradition" dans une boulangerie parisienne, le 6 mars 2020 (photo d'illustration)

Des baguettes "tradition" dans une boulangerie parisienne, le 6 mars 2020 (photo d'illustration) - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Un arrêté interdit la vente de pain sept jours sur sept. Des chaînes de magasins aimeraient que la règle soit supprimée. Les artisans ne sont pas d’accord.

Dans le Doubs, la guerre des boulangers est déclarée. Industriels et artisans s’affrontent sur fond de rythme de vie (et de business). Le problème en question? Un arrêté pris en 1997 qui impose un jour de repos aux "faiseurs de pain". Autrement dit, un jour par semaine, il n’est pas possible de vendre du pain. Or, la Fédération des Entreprises de Boulangerie veut faire évoluer la règle. Ce qui ne plaît pas à l'Union Patronale de la Boulangerie du département, rapporte France Bleu, ce lundi 28 octobre.

Les franchisés aimeraient bien pouvoir vendre leurs baguettes et autres pains complets sept jours sur sept. Ils pourraient s’adapter et engager d’autres salariés pour assurer la charge de travail supplémentaire affirme Frédéric Pomart, franchisé et gérant de quatre enseignes "Ange" dans le Doubs, auprès de France Bleu. "Nous pouvons avoir plus de main-d'œuvre, car nous avons des prix plus attractifs sur nos matières premières et sur l'énergie", assure-t-il.

Une concurrence déloyale?

Des paroles qui ne toucheront certainement pas les artisans. Un certain nombre trouve que cela représenterait une concurrence déloyale, croit savoir France Bleu. Frédéric Pomart balaie du revers de la main cet argument et leur conseille de s’organiser en coopérative. "Ils pourraient négocier des prix de gros, avoir plus de marges et donc embaucher plus facilement", justifie-t-il.

Malgré l’interdiction, certaines enseignes comme Mie Câline ne respectent pas l’arrêté. Contacté par France Bleu, Damien Vauthier, président de l'Union Patronale de la Boulangerie du Doubs, assure qu’il compte faire tout ce qui est en son pouvoir pour que ces entreprises le respectent. Mais il ne va pas faire la police. Il estime, à juste titre, que c’est aux gendarmes et aux agents de l’inspection du travail de faire la chasse aux contrevenants.

Pierre Fougères (6Medias)